Concevoir de la peau artificielle. Ce défi scientifique constitue le Graal pour tout spécialiste prenant en charge des patients présentant des plaies sévères, notamment des brûlures. Un consortium français, réuni autour du Groupe Urgo, a décidé de le relever.
Pour cela, cinq partenaires se lancent dans le projet de recherche baptisé Genesis. « Nous pensons avoir identifié une piste technologique capable d’imiter les fonctions essentielles de la peau, notamment son rôle de protection vis-à-vis de l’environnement extérieur, souligne Guirec Le Lous, président d’Urgo Medical. Nous nous sommes, pour cela, entourés d’une “dream team” française, chacun étant expert dans son domaine ». De fait, le spécialiste dans le soin des plaies travaille, dans ce cadre, avec Atlantic Bio GMP (une structure de l’Établissement français du sang) à la pointe des biotechnologies, ainsi que le laboratoire de biologie tissulaire et d’ingénierie thérapeutique (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) et un laboratoire de l’AFM-Téléthon, tous deux experts dans la compréhension des mécanismes biologiques et physiologiques des plaies sévères. Mais aussi, la plateforme 3DExperience de Dassault Systèmes avec l’objectif d’obtenir, à terme, une modélisation 3D de la peau.
Améliorer la qualité de vie
Actuellement, l’autogreffe est le seul traitement efficace pour cicatriser les plaies sévères telles que celles des grands brûlés. Mais elle implique des interventions chirurgicales multiples pour le prélèvement et la greffe de peau, de longs séjours à l’hôpital (30 jours en moyenne) et un suivi de longue durée en médecine de ville. « Avec ce projet de création de peau artificielle, nous espérons réduire le nombre de passages au bloc opératoire pour soigner les patients, diminuer leurs douleurs et améliorer ainsi leur qualité de vie, indique Guirec Le Lous. Par ailleurs, la greffe de peau artificielle devrait permettre de diminuer les coûts de prise en charge pour le système de santé ».
Le projet Genesis pourrait représenter, à terme, un investissement total de 100 millions d’euros. Il est financé à hauteur de 22,8 milions d’euros par Bpifrance, pour le compte de l’État dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir, ainsi que par la métropole de Dijon et la région Bourgogne-Franche-Comté. L’intégralité de la recherche s’effectuera en France, sur le site historique d’Urgo, à Chenôve, près de Dijon.
D'après une conférence de presse Urgo
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