Les milliards de dollars investis depuis 37 ans dans la recherche sur le VIH ont permis des progrès considérables. Et pas seulement dans le traitement du sida. Cardiologie, cancérologie, conception de vaccins… ont profité des avancées réalisées dans le champ du sida, selon Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), aux États-Unis.
Moyens en berne
Un mois après une conférence internationale sur le sida qui a déploré le manque de moyens alloués à la lutte contre cette maladie, le directeur du NIAID insiste sur la nécessité de continuer à en financer la recherche. Astucieusement, il le fait en dressant une liste de sept bénéfices collatéraux, dans des disciplines qui pourraient concerner davantage les donateurs potentiels.
« Le VIH est un des virus les plus étudiés de l’histoire, ce qui a conduit à une profonde compréhension de la biologie virale et de ses effets pathogènes », note l’immunologiste dans « The Journal of Infectious Diseases ». Les plus grandes avancées ont, selon lui, été réalisées dans la sphère de la thérapie antirétrovirale. « La vie des personnes vivant avec le VIH a été transformée par la mise à disposition de plus de 30 antirétroviraux qui, combinés par trois dans un seul cachet quotidien, permettent de rendre le virus indétectable dans le sang », note Anthony Fauci.
Effet boule de neige
Ce succès profite désormais à la lutte contre d’autres virus. La stratégie qui consiste à cibler spécifiquement une enzyme virale, empêchant le virus de se répliquer, a été appliquée au développement d’antiviraux contre l’hépatite C par exemple.
Face à un virus qui déjoue de façon inédite les défenses de l’organisme, les scientifiques ont également détaillé des pans méconnus de notre système immunitaire. En particulier, ils ont étendu leur compréhension de l’immunité humorale, cette réponse immunitaire fondée sur les lymphocytes B et leur faculté à synthétiser des anticorps. À la clé « des avancées dans la compréhension de la réponse humorale contre les virus Ebola, Zika et grippal », note l’immunologiste. Et des progrès dans la conception des vaccins.
Enfin, l’étude de l’inflammation qui persiste chez les séropositifs et de ses conséquences sur l’augmentation des maladies cardiaques a permis de mieux comprendre le rôle de cette inflammation dans l’apparition des maladies du cœur chez les personnes non contaminées.
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