Encéphalopathie traumatique chronique et football américain

Un biomarqueur pourrait permettre le diagnostic chez le sujet vivant

Par
Publié le 28/09/2017
Article réservé aux abonnés
foot

foot
Crédit photo : AFP

Une étude récente parue dans le « JAMA » avait montré que sur 111 joueurs décédés de la National Football League (la ligue de football américain aux États-Unis), 110 souffraient d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Cette pathologie est liée aux traumatismes cérébraux répétés, et peut aussi concerner les joueurs de hockey, les boxeurs ou encore les anciens soldats ayant été exposés à des explosions. Or, l’ECT ne peut être diagnostiquée, comme la maladie d’Alzheimer, qui partage avec elle des symptômes similaires, qu’après le décès du patient.

23 cerveaux de joueurs de football décédés

Des chercheurs de l’école de médecine de l’université de Boston, associés à des chercheurs du système de santé des vétérans de Boston, ont étudié le cerveau de 23 joueurs de football américain décédés ayant souffert d’ETC, et l’ont comparé à ceux de 20 personnes ayant souffert de la maladie d’Alzheimer (mais non athlètes) et à ceux de 18 non-athlètes contrôles.

Ils ont observé que les niveaux de CCL11, une protéine précédemment associée au déclin cognitif lié à l’âge, étaient élevés dans le cortex frontal dorsolatéral des joueurs ayant souffert d’ETC – mais pas dans celui des individus contrôles ni des individus ayant souffert de la maladie d’Alzheimer. Ils ont par ailleurs observé une corrélation, chez les individus du groupe ETC, entre le nombre d’années passées à jouer au football américain, et le niveau de CCL11 dans le cerveau. Un taux qui était en revanche indépendant de l’âge.

Présence de CCL11 dans le liquide céphalorachidien

Les chercheurs ont aussi utilisé des échantillons de liquide céphalorachidien (LCR) provenant de sept individus du groupe ETC, quatre individus du groupe Alzheimer et quatre du groupe contrôle. Là aussi, ils ont constaté que les taux de CCL11 étaient plus élevés dans le groupe ETC, alors qu’ils étaient bas dans les groupes Alzheimer et contrôle. Ce qui suggère que la présence de CCL11 dans le LCR pourrait permettre de détecter l’ETC au cours de la vie.

D’autres études sont nécessaires pour déterminer si des niveaux élevés de CC11 constituent un marqueur précoce ou tardif de l’ETC, et aussi s’ils peuvent prédire al sévérité de la maladie.

Fabienne Rigal

Source : Le Quotidien du médecin: 9605