Un nouveau type de microscope 3D permettrait, lors de la chirurgie conservatrice en cas de cancer du sein, de certifier, en temps réel, que la totalité de la tumeur a bien été ôtée – et ainsi d’éviter une chirurgie supplémentaire.
C’est une équipe d’ingénieurs et d’anatomopathologistes de l’Université de Washington qui ont mis au point ce microscope et ont publié sa description dans « Nature Biomedical Engineering ». Il s’agit d’un microscope 3D à nappe de lumière (« light-sheet »), c’est-à-dire pour lequel un laser permet d’illuminer sélectivement un seul plan. Il permet d’observer en un temps record (30 minutes environ) les marges des tissus retirés, sans les détruire, et avec la même précision que la méthode traditionnelle. Une découverte d’un grand intérêt pour les chirurgiens, et donc pour leurs patients.
En effet, aujourd’hui, en cas de chirurgie conservatrice lors d’une tumorectomie d’un cancer du sein, il est impossible de savoir, sur le moment, si toute la tumeur a bien été retirée, c’est-à-dire si le tissu excisé ne comprend pas de cellules tumorales à ses marges. À la suite de la chirurgie, les anatomopathologistes étudient les marges en question, mais cela peut nécessiter plusieurs jours pour avoir une réponse… et parfois comprendre qu’une nouvelle chirurgie est nécessaire pour enlever des cellules tumorales qui étaient restées en place.
Éviter des opérations inutiles
« Pendant la chirurgie conservatrice, le chirurgien opère quasiment à l’aveugle, souligne Jonathan Liu, professeur en ingénierie mécanique. Ils peuvent laisser une partie de la tumeur en place, et ne le savent que quelques jours plus tard, quand l’anatomopathologiste le leur dit. Si nous pouvons analyser rapidement la surface entière des marges du tissu excisé pendant l’opération, et leur dire qu’il reste encore de la tumeur, ce serait un immense bénéfice pour le patient. »
Ce microscope permet d’obtenir des images des échantillons dans leur contexte en trois dimensions. Il présente aussi l’avantage de ne pas détruire le tissu, comme d’autres méthodes d’analyse, ce qui permet de le conserver pour d’éventuels tests ultérieurs (tests génétiques entre autres). Les techniques actuelles peuvent prendre plusieurs jours. Une autre méthode, en temps réel, consiste à congeler et couper en tranches fines les tissus pour les analyser rapidement, mais la qualité des images n’est pas excellente et cette méthode n’est pas adaptée pour certains tissus gras (comme ceux des seins).
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