Pour la première fois, des chercheurs de l'université Rockfeller et de l'université de Cambridge ont décrit, dans un article paru dans « Nature Cell Biology » et une correspondance publiée dans « Nature », un protocole expérimental ayant permis d'observer les 13 premiers jours de maturation d'un embryon après la fertilisation ainsi qu'un montage expérimental mimant pour la première fois in vitro le processus d'implantation de l'embryon.
Les auteurs affirment être en possession des outils pour répondre à plusieurs questions fondamentales sur les premières étapes du développement, mais il y a un hic : l'expérience a dû être arrêtée avant le 14e jour, limite au-delà de laquelle les chercheurs américains n'ont pas le droit de poursuivre leurs expérimentations sur les embryons humains. Ces résultats rallument le débat sur les bornes légales de la recherche sur l'embryon humain.
De surprenantes capacités auto-organisatrices
Marta Shahbazi, de l'université de Cambridge, et ses collègues, décrivent dans l'article publié dans « Nature » les processus de différenciation post implantatoire. Ils montrent que la réorganisation des lignées cellulaires, la formation d'une cavité amniotique et d'une vésicule vitelline sont guidées par la polarisation cellulaire. « Nos résultats mettent en lumière la remarquable et inattendue capacité auto-organisatrice des embryons humains », poursuivent les auteurs.
Pour leur part, Alessia Deglincerti et ses collègues de l'université Rockfeller de New York se sont eux concentrés sur la signature moléculaire des embryons au cours des 13 premiers jours de développement lors de l'expansion épiblastique et la mise en place du disque embryonnaire didermique avec l'établissement de la circulation fœto-maternelle.
Record pulvérisé
Au-delà de leur performance technique, les chercheurs anglo-américains ont été frustrés dans leur démarche. Alors qu'ils ont pulvérisé le dernier record de 9 jours de développement in vitro, ils ont en effet dû arrêter leurs expériences au 13e jour. « C'est très embarrassant : au début du XXIe siècle, nous en savons toujours plus sur les embryons de poisson, de souris et de grenouilles que sur les embryons humains », regrette Ali Brivanlou, coauteur de la lettre publiée dans « Nature ».
Au cours d'une conférence de presse organisée par la revue Nature, le Pr Zernicka-Goetz, qui a codirigé les travaux publiés dans « Nature Cell Biology » a estimé que ce serait « une bonne idée » de porter à 16 jours la limite fixée au développement de l'embryon en vue d'étudier la phase de gastrulation.
En France, les recherches sur l'embryon sont encadrées par la loi votée en 2013, qui veut que les programmes de recherches bénéficient d'autorisations accordées par l'agence de la biomédecine.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation