L'étude publiée ce lundi dans « JAMA Internal Medicine » confirme les recommandations du groupe d'experts sur la prise en charge des personnes infectées par le virus de l'hépatite B et de l'hépatite C coordonné par le Pr Daniel Dhumeaux. Le schéma à 4 doubles doses par voie intramusculaire utilisée pour la vaccination contre l'hépatite B chez les patients séropositifs pour le VIH est supérieur que le schéma standard.
L'étude soutenue par l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS) et conduite par le Dr Odile Launay du centre d’investigation clinique cochin-Pasteur (I-REIVAC, Université Paris Descartes, INSERM) a inclus 437 patients VIH + et séronégatifs pour virus de l'hépatite B (VHB) dans 33 centres cliniques français.
Comparaison de 3 schémas
Dans cet essai de phase III mené de juin 2007 à septembre 2012, les chercheurs ont comparé la stratégie standard, simple dose (20 µg du vaccin recombinant GenHevac B Pasteur par injection intramusculaire à M0, M1 et M6) à deux autres stratégies soit un schéma renforcé : doubles doses (40 µg du vaccin recombinant à M0, M1, M2 et M6), soit un schéma allégé (4 injections intradermiques de 4 µg du vaccin recombinant à M0, M1, M2 et M6).
Des résultats publiés en 2011 avaient déjà montré que le schéma renforcé était celui qui conférait la meilleure protection contre l'hépatite B à 28 semaines. Les nouvelles données confortent ces premiers résultats : 42 mois après la première injection, la réponse immunitaire (présence d'anticorps anti-HBs > 10 UI/L) est obtenue chez 71 % des patients qui ont bénéficié d'un schéma renforcé contre 44 % dans le groupe allégé et 41 % dans le groupe standard.
Une protection durable
De plus, les 4 doubles doses permettent une durée de protection supérieure à celle conférée par les deux autres modalités. La proportion de sujets non protégés (taux d’anticorps anti-HBs < 10 UI/L) est de 15 %, 33 mois après la fin de la vaccination. Dans le cas du schéma standard, ce pourcentage est atteint au bout 8,7 mois (6,8 mois pour le schéma allégé).
Les auteurs précisent qu'aucun événement indésirable n'était associé à la vaccination. « Ces résultats confirment que, aussi bien sur le court terme que sur le long terme, le schéma vaccinal renforcé est le schéma optimal de vaccination contre l’hépatite B chez les patients infectés par le VIH », s'est réjoui le Dr Launay.
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