COMMENT CONCILIER les impératifs de l’industrie pharmaceutique avec les exigences de santé publique ? Améliorer les données épidémiologiques est un des éléments clefs de réponse. En apportant des données sur les déterminants de santé et l’évolution des pathologies, l’épidémiologie permet à la fois d’optimiser la prise en charge des malades et de suggérer de nouvelles voies de recherche thérapeutique. Pour pallier les carences existant en ce domaine, l’industrie pharmaceutique propose de développer le partenariat avec les structures publiques. Premier point à améliorer : la formation des professionnels de santé. La création en 2004 de l’École des Hautes Études de Santé publique (EHESP) répond en partie à ce besoin. Il serait maintenant nécessaire de valoriser les filières existantes, de diversifier leur recrutement et de mieux les faire connaître. La participation des industriels serait précisée en concertation avec les ministères chargés de l’enseignement supérieur et de la santé.
Un portail électronique pérenne.
Des outils performants en épidémiologie sont par ailleurs nécessaires. La mise en uvre d’un portail pérenne permettrait de lever des freins importants. Si elle permettait d’avoir une visibilité exhaustive des bases existantes, la finalité serait bien à terme de permettre un accès simplifié et électronique aux données. L’accès à ce portail pourrait se faire par étapes, au fur et à mesure que les organismes concernés donnent leur accord. Il serait alors possible d’envisager la mise en fonction du « portail en ligne » fin 2010. Compte-tenu de l’ampleur de la tâche, il serait nécessaire de confier ce projet interministériel à un directeur de programme. Ce qui signifie en d’autres termes qu’il serait dirigé avec un budget fixé et selon un plan de développement classique (existant, besoins, techniques nécessaires). De plus, il est souhaitable que l’ensemble des acteurs hébergeant des données de santé participent à ce projet, à savoir la CNAM, l’Afssaps, l’InVS, la HAS, l’INSERM, l’Institut des données de la santé (IDS), la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les organismes mutualistes et les représentants des industriels de santé et des ministères concernés. Enfin, il faudra prévoir une validation du contenu du portail et de ses critères d’accès par une instance de coordination opérationnelle.
Des systèmes d’observation.
Autre mesure phare : le développement de systèmes d’observation « de longue durée » (10 à 20 ans). Ce modèle existe déjà en France mais les interventions de multiples partenaires, publics et privés, freine son développement. Pour y remédier, ce pourrait être des consortiums public-privé qui constituent de larges cohortes, dont le suivi serait assuré par un seul comité global. Une quatrième mesure serait de mettre en place des observatoires épidémiologiques représentatifs reposant sur les dossiers des médecins généralistes. Cette base répondrait aux besoins conjugués des industriels et des autorités de santé, et non à une hypothèse précise de recherche isolée comme c’est le cas actuellement. Le cadre de fonctionnement s’apparenterait ainsi au modèle britannique. Les industriels apporteraient leur participation scientifique, technique et financière.
Des mesures incitatives.
Enfin, comme l’épidémiologie participe aux progrès scientifiques et technologiques de la recherche, certaines études pourraient être éligibles au Crédit d’Impôt Recherche (CIR). Comme le CIR doit conserver un caractère incitatif, les études ayant un caractère obligatoire seraient à exclure de ce cadre. Si la mesure sur l’éligibilité au CIR des études épidémiologiques est retenue, le ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur aurait à formaliser sa position à ce sujet.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce