À l'occasion de son congrès annuel, la Société française de médecine périnatale (SFMP) a appelé officiellement à cesser les « échanges conflictuels » autour des violences obstétricales, et à développer un « dialogue sincère et un respect mutuel » entre soignants, patients, médias et pouvoirs publics.
Alors que le collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE) réclame un observatoire de la maltraitance, notamment pour faire prendre conscience aux médecins de « violences ordinaires », la SFMP assure ne pas nier pas l'authenticité des témoignages qui ont surgi ces derniers temps. Tout en précisant que les « pratiques inadaptées » sont « minoritaires », elle reconnaît la nécessité de « traiter cette question de fond », dit-elle. Mais elle regrette le climat de conflit qui nuit aux deux parties : aux patientes (perte de confiance dans les soignants, méconnaissance des risques réels liés à la grossesse et l'accouchement) et aux médecins (sentiment d'injustice de la part des plus jeunes, médecine défensive, perte d'attractivité).
La Société française de médecine périnatale fait valoir l'évolution des pratiques ces vingt dernières années, avec la remise en cause du paternalisme qui avait cours dans la relation médecin-patient, au profit de la prise en compte de l'autonomie et l'information des patients. Elle cite aussi l'organisation d'états généraux de la naissance, les réseaux de santé en périnatalité, la mise en place de l'entretien prénatal précoce, les espaces physiologiques au sein des maternités, l'expérimentation des naissances, l'invitation des usagers à siéger au sein des instances, le développement de la simulation comportementale ou relationnelle, dans les formations, etc. « Toutes ces actions ont abouti à une amélioration progressive mais nette de nos pratiques », écrit la SFMP.
Une évolution des pratiques qu'atteste la dernière enquête périnatale
C'est ce qui ressort des derniers résultats de l'Enquête périnatale 2016, argumente la société. Elle retient notamment la diminution entre 2010 et 2016 des taux de césariennes avant travail de 11 à 9 %, de l’administration d’oxytocine pendant le travail de 58 à 44 %, des taux d’épisiotomie de 27 à 20 % ; la stabilité du taux global de césarienne à 20,4 %, du taux de déclenchement à 22 % malgré « un contexte mondial où leur augmentation est la règle », une satisfaction globale des femmes vis-à-vis de la prise en compte de leurs souhaits sur le déroulement de l’accouchement (96,6 % plutôt ou tout à fait satisfaites) ou des progrès dans la gestion de la douleur, et l'évolution de l’organisation des maternités pour une meilleure réponse aux demandes des femmes, avec notamment plus de services (40 % en 2016) incluant un espace dédié distinct pour les accouchements moins médicalisés dans les salles de naissance.
In fine, la SFMP attire l'attention sur les moyens financiers et humains nécessaires à l'amélioration de la qualité.
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