Vivre dans une zone défavorisée, appartenir à une minorité ethnique, vivre dans une zone densément peuplée, être obèse et avoir une maladie rénale chronique : tels sont les facteurs associés à un test positif à la Covid-19 identifiés par des chercheurs britanniques.
Leurs travaux complètent les connaissances déjà acquises sur les facteurs de risque de développer une forme sévère de la Covid-19, que sont l’âge avancé, le sexe masculin et les problèmes de santé sous-jacents tels que l’hypertension et le diabète.
En France, une récente étude de l’Observatoire régional de santé (ORS) d’Ile-de-France esquissait le rôle de certains facteurs, comme les conditions de vie et de logement et la densité urbaine, dans la mortalité liée à la Covid-19. L’étude britannique, publiée dans « The Lancet Infectious Diseases », s’inscrit dans la même perspective et dégage notamment des facteurs socio-démographiques.
Comprendre quels sous-groupes sont les plus touchés
« Bien que des tendances claires soient ressorties des données hospitalières pour les personnes présentant des symptômes graves, le risque d'infection parmi la population demeure une zone grise, commente le Pr Simon de Lusignan, auteur de l’étude, chercheur à l'Université d'Oxford. Il est important de savoir quels groupes de la communauté au sens large sont les plus à risque d'infection afin de mieux comprendre la transmission du SARS-CoV-2 et comment prévenir de nouveaux cas. »
Les auteurs se sont appuyés sur les données de 3 802 patients testés pour le SARS-CoV-2 (dont 587 tests positifs), collectées par les médecins généralistes en Angleterre. D’après leur analyse, plusieurs facteurs sont indépendamment associés à un test positif : le sexe masculin (18,4 % des hommes contre 13,3 % des femmes), être âgé de 40 à 64 ans (18,5 % pour cette tranche d’âge contre 4,6 % des enfants), être noir (62,1 % contre 15,5 %), vivre en milieu urbain (26,2 % contre 5,6 % en zone rurale), vivre dans les zones les plus défavorisées (29,5 % contre 7,7 % dans les zones les moins défavorisées) et être obèse (20,9 % contre 13,2 %).
« Ce qui est fondamentalement clair, c'est que quels que soient les facteurs de risque spécifiques, la pandémie de Covid-19 exacerbe les inégalités socio-économiques, analyse la Dr Rachel Jordan, une des auteurs, non impliquée dans l’étude. Alors que le Royaume-Uni se prépare à assouplir les mesures de confinement, il est essentiel de savoir qui est le plus à risque d'infection, quels sous-groupes sont les plus sensibles, même si nous ne savons pas encore pourquoi .»
Des fumeurs plus susceptibles d'être testés
Parmi ces sous-groupes, les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique apparaissent également plus susceptibles d’avoir un test positif (32,9 % contre 14,4 %). « Aucune association significative avec d'autres maladies chroniques » n’a été trouvée dans cette analyse, précisent les auteurs.
Le tabagisme actif était, quant à lui, lié à une diminution des chances d'un résultat de test positif (11,4 % des fumeurs actifs contre 17,9 % des non-fumeurs). Plus qu’un effet protecteur du tabac, les auteurs avancent des « facteurs de confusion » pour expliquer ce résultat. « Ce résultat n'indique pas que le tabagisme protège contre l'infection. Il existe de nombreuses explications alternatives possibles, comme le tabagisme qui entraverait la sensibilité au test SARS-CoV-2 ou les fumeurs, plus susceptibles d'avoir une toux persistante, qui seraient plus susceptibles d'être testés malgré l'absence de virus », souligne le Pr Simon de Lusignan, rappelant le risque de forme grave chez les fumeurs.
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