Les cardiologues libéraux vont-ils devenir une espèce en voie de disparition ? « C’est en tout cas un sujet de préoccupation, souligne le Dr Jacques Gauthier, président du Collège national des cardiologues français (CNCF). Nous sommes face à un double phénomène : d’un côté, un vieillissement de la profession et au cours des prochaines années, un nombre important de cardiologues de la génération du baby-boom vont partir en retraite et de l’autre, on constate que les jeunes cardiologues se détournent de l’exercice en ville pour saturer les postes hospitaliers. Aujourd’hui, se forment environ 200 cardiologues par an, un nombre insuffisant pour couvrir les cessations d’activités ; réel problème dans une période où l’on s’efforce de développer la coordination ville-hôpital afin d’optimiser le suivi des patients en particulier dans le domaine de l’insuffisance cardiaque où 30 % des patients après un séjour hospitalier sont réadmis dans le mois suivant faute d’un suivi rapproché par des cardiologues libéraux en lien avec l’hôpital ».
« Autre rôle important pour le CNCF celui d’assurer la formation de nos adhérents en s’impliquant dans le développement professionnel continu (DPC) par des sessions validantes lors de nos deux congrès annuels qui rassemblent une grande partie des cardiologues libéraux », indique le Dr Gauthier.
« En tant que société savante, le Collège (CNCF) parallèlement à la Société française de cardiologie et à l’Union nationale de formation continue et d'évaluation en médecine cardiovasculaire (UFCV) s’implique dans le recueil de registres pour rendre compte de l’impact des médicaments dans la vie quotidienne des patients. Nous avons actuellement en cours un registre sur l’insuffisance cardiaque et d’autres suivront sur les suivis des traitements anticoagulants ».
Le CNCF s’intéresse aussi de près au développement de la télémédecine, notamment pour assurer le suivi à distance de certaines pathologies. « Il existe aujourd’hui des outils performants permettant d’assurer une surveillance très simple à partir de quelques critères : le poids, la tension artérielle, la fréquence cardiaque et juger en partie de l’observance. Si nécessaire, des alertes sont envoyées à un centre spécialisé puis redirigées vers le cardiologue. Aujourd’hui, c’est dans l’insuffisance cardiaque que les avancées sont les plus concluantes avec également une prise en charge bientôt effective par la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) », indique le Dr Gauthier.
Le CNCF souhaite aussi que les cardiologues s’intéressent davantage au diagnostic de l’apnée du sommeil. « Notre volonté est parallèlement aux pneumologues de nous investir dans le volet cardiaque de l’apnée du sommeil responsable de l’hypertension résistante souvent révélée d’ailleurs par une hypertension nocturne, mais aussi générant des troubles du rythme parfois responsables d’AVC », indique le DR Gauthier.
Un autre sujet de contrariété est l’accessibilité des cabinets médicaux, rendue obligatoire par la loi sur le handicap de 2005. « Tout le monde est d’accord pour que tout soit fait pour accueillir au mieux les patients en situation de handicap et nous n’avons pas attendu cette loi pour le faire. Mais cette dernière est trop contraignante et impossible à appliquer pour un très grand nombre de cabinets (médecins généralistes comme cardiologues) en particulier qui exercent dans des appartements avec des règlements de co-propropriété et des travaux souvent irréalisables et à des coûts prohibitifs ».
D’après un entretien avec le Dr Jacques Gauthier, président du Collège national des cardiologues français (CNCF)
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