Depuis ce vendredi 10 janvier, la limitation de vitesse sur le périphérique parisien est officiellement fixée à 70 au lieu de 80 km/h. Un petit événement pour les centaines de milliers d’usagers quotidiens de cet axe routier souvent saturé, où la vitesse moyenne n’excède pas les 40 km/h en période de pointe.
« Avec cette nouvelle limitation, ce n’est donc pas en journée qu’il y aura les plus gros impacts mais plutôt la nuit où les vitesses peuvent être plus importantes », souligne le Dr Philippe Lauwick, président de l’Automobile club médical de France (ACMF) qui insiste sur le côté indolore de la mesure, même pour les automobilistes les plus pressés.
« Si l’on fait le tour complet des 35 kilomètres du périphérique parisien à 70 km/h au lieu de 80, on ne perd au final que trois petites minutes », évoque le Dr Lauwick. « Avec une baisse de la vitesse de 10 km/h, en général, on peut s’attendre à une diminution effective de l’allure des véhicules de l’ordre de 3 à 4 km/h », ajoute Christophe Ramon, directeur des études et de la recherche à la Prévention routière.
Un axe déjà très sécurisé
« Quand il y a une baisse des vitesses maximales autorisées, il y a toujours une amélioration de l’accidentalité. Mais en ce qui concerne le périphérique, depuis la mise en place des radars, c’est l’une des voies les plus sûres actuellement », constate Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. « Quand les vitesses n’étaient pas très bien respectées à 80 km/h, il y avait jusqu’à 20-25 tués par an. Désormais, on en est à deux ou trois tués, principalement des motards qui circulent entre les files et qui seront donc peu impactés par la mesure », poursuit le Pr Claude Got, membre du comité d’experts du Conseil national de la sécurité routière (CNSR).
Si les bénéfices de cette limitation de vitesse peuvent être appréciables mais relativement limités en terme de sécurité routière sur le périphérique, l’essentiel est peut-être ailleurs. « Le trafic routier est la première source de pollution en Ile-de-France, devant le chauffage urbain ou même l’activité industrielle, vue la densité du trafic », rappelle Arthur de Pas, ingénieur chez Airparif. Ainsi, le boulevard périphérique contribue à lui seul à 35 % des émissions des particules fines liées au trafic routier parisien, soit 20 % des émissions totales parisiennes.
En limitant les effets d’accélération et de décélération au profit d’une meilleure fluidité du trafic, la nouvelle réglementation devrait permettre de faire reculer les volumes de polluants atmosphériques jusqu’à 5 %, considère l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).
Du mieux pour les oreilles
Autre bénéfice attendu pour les 100 000 riverains du périphérique, la réduction des nuisances sonores qui impactent encore fortement 60 000 d’entre eux. « Grâce à cette baisse de vitesse, on va pouvoir diminuer le bruit d’environ 1 à 1,5 décibels, ce qui est peu ou pas perceptible directement par l’oreille humaine », tempère Julie Nouvion, présidente de Bruitparif qui préconise d’aller plus loin.
Comme par exemple réduire la vitesse sur le périphérique à 50 km/h la nuit, ce qui favoriserait une diminution de 3 à 3,5 décibels durant cette période. « Il faudra aussi travailler sur la réduction de la circulation, en particulier des poids lourds qui sont quatre fois plus bruyants qu’un véhicule classique », préconise Julie Nouvion.
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