La silver-économie, sanctuarisée dans le projet de loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement, est devenue un paramètre indissociable du vieillissement.
Les nouvelles technologies pourraient apporter des réponses aux inquiétudes des Français. Selon un baromètre BVA Santé, pour Orange Healthcare et MNH*, 78 % des personnes interrogées ont peur de devenir dépendants, un sentiment qui augmente avec l’âge (61 % des 18-24 ans, contre 87 % des 60-69 ans).
Au premier rang des inquiétudes, les problèmes liés au suivi de certaines maladies (jugés importants par 94 % des sondés), l’isolement des seniors (89 %), les risques domestiques (86 %) puis les questions de prévention.
Améliorer le suivi des traitements
Pourtant, la dépendance n’est pas une fatalité du grand âge. « Sur 5 millions de Français qui auront plus de 85 ans en 2050, 3 millions ne seront pas concernés par la dépendance. Il ne faut pas assimiler dépendance, vieillesse et maladie », insiste Luc Broussy, conseiller général et auteur d’un rapport sur l’adaptation de la société française au vieillissement. « L’enjeu est de construire un système de santé pour suivre la personne âgée », touchée par les maladies chroniques, mais souhaitant rester à domicile, poursuit-il.
L’apport bénéfique des nouvelles technologies dans ce secteur est un constat largement partagé. Elles apparaissent aux yeux de 80 % des sondés comme un moyen d’améliorer le suivi des traitements et la sécurité du domicile, le suivi de sa santé au quotidien (76 %), la prise de médicaments (74 %) ou de rompre l’isolement (73 %).
Vers un système de santé connectée
Mais ce nouvel éco-système reste à encadrer. « Nous avons la technologie : les détecteurs de chute, les lecteurs de tension ou de glycémie... Mais la question est : Qui gère l’alerte lorsqu’une personne chute ? » explique Thierry Zylberberg, vice-président d’Orange Healthcare.
Surtout, les financements devront être trouvés pour diffuser largement ces nouveaux outils. Or seulement 13 % des aidants jugent suffisante l’aide des pouvoirs publics en matière de dépendance.
Et l’avenir ne s’annonce pas forcément meilleur : seulement 30 % des leaders (politiques, économiques) estiment adapté le financement de 645 millions d’euros par an issu de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA). « Il n’y aura pas de grand soir de la dépendance, la fiction d’une croissance qui viendrait alimenter le 2e volet de la loi sur l’autonomie, portant sur le financement des EHPAD, est morte, tranche Luc Broussy. Il n’y aura pas un euro supplémentaire consacré à la dépendance ».
À défaut de pétrole, il faut des idées. « Les outils de la santé connectée décolleront lorsque les gens se diront que ce sont des produits de consommation courante », analyse le spécialiste.
*Enquête réalisée auprès d’un échantillon « grand public » de 1390 Français interrogés par Internet du 17 au 23 avril 2014 (983 personnes de plus de 18 ans et 407 seniors, de plus de 50 ans), selon la méthode des quotas, et d’un échantillon de 236 leaders d’opinion du 3 au 21 mars 2014.
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