La cour d’appel de Rennes a confirmé ce mercredi la condamnation du laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) à indemniser Didier Jambart, 52 ans, victime d’une addiction au jeu et au sexe, suite à la prise du médicament Repinirole (Requip), un agoniste dopaminergique qui lui avait été prescrit en 2003 pour une maladie de Parkinson.
Le laboratoire devra verser au total plus de 197 000 euros au plaignant, soit 80 000 euros de plus que le montant initialement fixé par le tribunal de grande instance de Nantes, fin mars 2011 (117 000 euros). M. Jambart réclamait 450 000 euros au laboratoire et à son ancien neurologue. Les demandes du plaignant contre son médecin ont été rejetées.
En première instance, la justice a considéré que les effets secondaires du Requip, non inscrits sur la notice entre 2003 et 2005, donnaient au médicament « le caractère d’un produit défectueux ». Le défenseur de GSK a toujours estimé que « sur la base des données scientifiques de l’époque, il n’existait aucun indice d’effets indésirés du ropinirole ». Les effets indésirables sont inscrits sur la notice depuis 2006.
« C’est un grand jour. C’est sept ans de bataille pour faire reconnaître avec nos faibles moyens que GSK nous a mentis, a brisé notre vie à des fins commerciales. Je suis heureux que justice soit faite, je suis heureux pour ma femme et mes enfants » a commenté M. Jambart.
À l’époque, le traitement avait provoqué un besoin compulsif de jouer. Didier Jambart avait dilapidé 82 000 euros au total, épuisant les économies familiales, volant ses collègues et ses proches, selon ses avocats.
Puis il avait développé une hypersexualité, le conduisant à s’exhiber sur internet, et à se faire violer, selon lui. Il aurait commis 8 tentatives de suicide. Les troubles avaient cessé après l’arrêt du traitement en 2005.
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