Dans un rapport publié hier, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) milite pour l’application du principe de précaution. Intitulé « Signaux précoces et leçons tardives », le texte de 750 pages examine une vingtaine de cas concernant de nouvelles technologies parmi lesquelles les téléphones portables, les organismes génétiquement modifiés et les nanotechnologies mais aussi les cas d’intoxication par du mercure industriel, les pesticides et leurs effets sur la fertilité ou l’impact des perturbateurs endocriniens présents dans les plastiques. « Les études de cas historiques montrent que les avertissements ont été ignorés ou écartés jusqu’à ce que les dommages pour la santé et l’environnement ne deviennent inéluctables », soulignent le rapport. Dans certains cas, précise-t-il, « les entreprises ont privilégié les profits à court terme au détriment de la sécurité publique, en cachant ou en ignorant l’existence de risques potentiels. » Dans d’autres cas, « les scientifiques ont minimisé les risques, parfois sous la pression de groupes d’intérêts ».
L’incertitude ne justifie pas l’inaction
Le document constitue la suite d’un premier volume publié en 2001 par l’AEE, une instance de l’Union européenne comptant 32 pays dont les 27 États-membres, et qui détaillait l’histoire des technologies. « Le monde a évolué depuis la publication du premier volume, souligne l’agence. Les technologies sont désormais approuvées plus vite que par le passé, et sont souvent adoptées rapidement dans le monde entier. Cela signifie une possibilité de propagation rapide et accrue des risques, dépassant la capacité de la société à comprendre, reconnaître et réagir à temps pour éviter les conséquences néfastes. »
Le rapport analyse 88 cas où des signaux ont été considérés comme de « fausses alertes ». Seulement 4 l’étaient réellement. Selon l’AEE, il s’agit de tirer les leçons du passé et de faire un plus large usage du principe de précaution afin de réduire les risques potentiels des technologies et des produits chimiques insuffisamment testés. « L’incertitude scientifique ne justifie en aucun cas l’inaction », souligne le rapport avant de préciser : « Les mesures de précaution permettent souvent de stimuler plutôt que d’étouffer l’innovation. » Parmi ces autres recommandations, l’agence propose que ceux qui sont à l’origine de futurs préjudices payent les dommages causés ou encore de nouvelles formes de gouvernance impliquant les citoyens dans les choix effectués en matière d’innovation et d’analyses des risques afin d’encourager les innovations ayant des avantages sociétaux.
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