Algues brunes sur les plages des DOM : des risques limités pour la santé

Publié le 18/06/2012
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Crédit photo : DR

Avec les changements de courants marins, la plupart des îles des Caraïbes sont désormais régulièrement envahies par les algues brunes ou sargasses. À la demande de la Direction générale de la santé (DGS), le Haut Conseil de la santé publique met en ligne un nouvel avis relatif à la gestion du risque sanitaire lié aux émissions toxiques provenant d’algues brunes échouées sur les côtes de la Martinique et de la Guadeloupe.

À la différence des algues vertes, les sargasses échouées ne peuvent pas former de croûte étanche susceptible de libérer brusquement en cas de rupture des concentrations parfois importantes de gaz toxiques, parmi lesquels l’hydrogène sulfuré (H2S). Pour les algues brunes, « une nuisance olfactive est constatée mais il n’a pas été mesuré de niveaux élevés d’H2S, sans commune mesure avec les observations faites avec les algues vertes », souligne le HCSP. La concentration mesurée au niveau du stockage de sargasses reste généralement de l’ordre de 1 ppm contre 1 000 ppm pour certaines concentrations d’algues vertes. À de faibles niveaux d’exposition (10 ppm), « les effets neuropsychiques, cardiaques et sur la fonction respiratoire sont non décelables », relève le HCSP.

Dans le cas d’expositions chroniques à des niveaux proches des valeurs limites d’exposition professionnelle pour le sulfure d’hydrogène (5 ppm en moyenne pondérée sur 8 heures ou 10 ppm durant 15 minutes), « des effets irritatifs des voies respiratoires, des troubles neuropsychiques sont parfois rapportés, mais les études disponibles ne permettent pas de tirer de conclusions définitives », ajoute le Haut Conseil.

Gestion du risque.

Le HCSP émet un avis favorable sur la proposition de l’ARS Martinique concernant le plan de gestion du risque sanitaire au sujet des algues brunes. Pour des valeurs comprises entre 0,2 et 1 ppm sur les plages à proximité des échouages d’algues, le Haut Conseil recommande d’informer le public et de mettre en place un chantier d’enlèvement de ces végétaux. Entre 1 et 5 ppm, l’enlèvement immédiat des algues doit être décidé tout en informant le public de l’accès déconseillé des plages aux personnes sensibles et fragiles. Dans le cas de valeurs supérieures à 5 ppm, l’accès est réservé aux professionnels équipés de moyens de mesure individuels avec alarmes.

Des mesures des niveaux d’hydrogène sulfuré devant être menées au sein des habitations riveraines. Le HCSP fait remarquer que les algues brunes n’apparaissent pas comme un réel problème sanitaire dans les autres pays concernés. « Le problème n’apparaîtra que si le délai d’intervention entre l’invasion et l’élimination est trop long », conclut le Haut Conseil.

Algues vertes : enquête sur l’hécatombe de sangliers en Bretagne

Enquêtant sur l’empoisonnement d’un cheval et de son propriétaire sur une plage de Côtes-d’Armor en 2009, le juge parisien René Cros va également se pencher sur les morts en série de sangliers l’été dernier dans l’estuaire du Gouessant. En juillet 2011, 36 sangliers ont été mortellement intoxiqués dans cet estuaire pollué par les algues vertes. Suite à la mort de ces bêtes, un avocat, Me Claude Larzul a déposé plainte début décembre au nom des associations Sauvegarde du Penthièvre et Sauvegarde du Trégor. Une plainte concernant la mort en 2009, dans les Côtes-d’Armor, d’un transporteur d’algues vertes, Thierry Morfoisse, fait l’objet d’une autre instruction à Paris.
 DAVID BILHAUT

Source : lequotidiendumedecin.fr