« Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » Le slogan lancé il y a dix ans pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens n’a semble-t-il plus la même efficacité. Selon le bilan publié ce 17 juin par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), la consommation d’antibiotiques en France a augmenté de 3 % au cours des 5 dernières années, alors qu’elle avait drastiquement diminué au début des années 2000.
Entre 2002 et 2012, le bilan est néanmoins positif avec une baisse de 9 %. La France n’est plus le premier consommateur d’antibiotiques en Europe, comme c’était le cas en 2000. En 2010, elle se situait au quatrième rang... avec toutefois une consommation supérieure de 30 % à la moyenne européenne.
28 substances actives ont disparu depuis 2011
L’ANSM y voit donc des signes d’inquiétude. Alors que l’objectif fixé par le nouveau plan antibiotiques est de réduire les consommations de 25 % d’ici à 2016, les premiers chiffres de 2012 indiquent au contraire une reprise, qui ne peut pas s’expliquer par une forte incidence des pathologies hivernales.
Autres motifs d’inquiétude : l’exposition croissante aux céphalosporines de 3e génération qui « conduit à une dissémination des entérobactéries sécrétrices de bêta-lactamases à spectre étendu ». Le rapport pointe également le recours de plus en plus fréquent à l’association amoxicilline-acide clavulanique, alors que la « justification n’a pas été démontrée ». À l’hôpital, cet antibiotique, l’un des « plus générateurs de résistances », est prescrit dans 33 % des cas. En ville, l’amoxicilline est le plus consommé (32 %).
« La situation française est loin d’être satisfaisante », conclut l’ANSM, qui rappelle que le contexte est délicat. Le nombre de substances actives diminue. Entre 2000 et 2012, pas moins de 28 substances antibiotiques ont été retirées de la vente alors que 9 nouvelles seulement ont été développées.
Une consommation hétérogène
Près de 90 % des prescriptions d’antibiotiques se font en ville (par des généralistes dans 70 % des cas), 10 % à l’hôpital. La part des génériques s’élevait à 78 % de la consommation en 2011. Les femmes sont les plus consommatrices : 57,3 % contre 42,7 % pour les hommes.
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