Les experts mandatés par la justice française, à la suite de la requête de sa veuve Souha, écartent la thèse d’un empoisonnement de Yasser Arafat et privilégient une mort naturelle du leader palestinien, dans leur rapport publié mardi.
« En l’état des analyses effectuées et des pièces figurant au dossier, les experts concluent à l’absence d’un empoisonnement au Polonium-210 de M. Arafat », a indiqué mardi soir le parquet de Nanterre dans un communiqué.
Ces conclusions contredisent celles des experts suisses, qui avaient pu, comme les équipes françaises et russes, effectuer une soixantaine de prélèvements le 27 novembre 2012, lorsque la tombe d’Arafat avait été ouverte quelques heures. Les Suisses avaient en effet jugé le 7 novembre la thèse de l’empoisonnement au polonium « plus cohérente » avec leurs résultats qui faisaient état de doses 20 fois supérieures à ce dont ils avaient l’habitude, sans pouvoir affirmer catégoriquement que cette substance était la cause du décès.
Les deux versions devront être croisées
Les Français ne nient pas la présence dans le corps de Yasser Arafat de polonium en dose supérieure à la moyenne. Mais ils l’expliquent, d’après Souha Arafat, par la présence du radon, un gaz radioactif naturel, dans l’environnement extérieur. Les Suisses « ont écarté l’influence du radon », ajoute la veuve, partie civile dans la procédure judiciaire.
Son avocat, Me Pierre-Olivier Sur, a indiqué qu’il demanderait que l’expertise suisse soit versée à la procédure française pour « croiser » les deux versions. Les experts russes, eux, ont estimé qu’il était impossible de déterminer si le polonium est la cause du décès.
Le parquet de Nanterre précise de son côté que « l’information se poursuit ; les magistrats instructeurs sont dans l’attente du retour d’investigations qu’ils ont ordonnées ».
Le neveu d’Arafat , Nasser al-Qidwa, qui préside la Fondation Yasser Arafat, s’est montré sceptique face aux conclusions des Français : « Je n’ai pas vu ce rapport. Mais toute information nouvelle sur la mort d’Arafat, en particulier venant de France, devrait être cohérente avec le rapport de l’hôpital (militaire Percy) en 2004 » qui faisait état d’une inflammation intestinale d’« allure infectieuse » et de troubles de la coagulation « sévères », sans élucider les causes de la mort.
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