La Haute Autorité de santé (HAS) appelle, dans ses dernières recommandations sur le sevrage tabagique, les médecins généralistes à se mobiliser. Le tabac demeure « un fléau inégalé de santé publique », rappelle la HAS. Première cause de mortalité évitable, le tabagisme touche 12 millions de personnes en France, tue un fumeur régulier sur deux et fait perdre 20 à 25 ans d’espérance de vie. Seulement 97 % des fumeurs qui essaient d’arrêter sans aucune aide échouent. L’accompagnement par le médecin traitant est un des facteurs de réussite. D’où l’appel aux professionnels de santé, au premier rang desquels, la HAS place les médecins généralistes.
« Tout médecin doit systématiquement donner à un patient fumeur le conseil d’arrêter et l’aider à poser une date », affirme le Pr Albert Ouazana, président du groupe de travail sur les recommandations. Pour aider les médecins, la HAS a mis au point des outils spécifiques, disponibles sur son site, tels que des questionnaires permettant de dépister ou d’accompagner un sevrage tabagique.
La e-cigarette pas recommandée mais pas déconseillée
La HAS a également, et pour la première fois, pris position sur la e-cigarette, plébiscitée par un nombre croissant de fumeurs désireux d’arrêter de fumer. « En raison de l’insuffisance de données sur la preuve de leur efficacité et de leur innocuité, il n’est pas actuellement possible de recommander les cigarettes électroniques dans le sevrage tabagique ou la réduction du tabagisme », indique la HAS. Mais dans le même temps, la HAS estime que l’utilisation des e-cigarettes « ne doit pas être déconseillée » chez un fumeur refusant les substituts dans la mesure où elles « sont supposées être moins dangereuses que le tabac ».
« Il n’y a pas aujourd’hui de protocole suffisamment établi et donc je me réjouis de voir l’avis prononcé par la HAS qui encourage les substituts nicotiniques plutôt que la cigarette électronique, sans d’ailleurs rejeter celle-ci », a commenté pour sa part la ministre de la santé Marisol Touraine lors de ses vœux à la presse.
Les substituts nicotiniques quelle que soit leur forme (patchs, gommes à mâcher, pastille, spray buccal ou inhalateur), dont l’efficacité a été réévaluée à l’occasion de ce travail, restent en revanche indiqués en première intention car ils « ont fait la preuve de leur efficacité ». La HAS souligne que la combinaison de plusieurs traitements (un timbre transdermique couplé à des gommes à mâcher) est encore plus efficace.
« Les données encore contradictoires des études sur la varénicline et le bupropion justifient que l’on réserve ces médicaments en deuxième ligne », souligne le Dr Cédric Grouchka (HAS).
Les recommandations présentées mardi sont le fruit d’une analyse de plus de 2 600 études réalisée par un groupe de professionnels de santé sans lien d’intérêt.
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