Ces dernières années, l’aspirine à faible dose s’est vue dotée d’un effet préventif anti-cancers, en particulier pour le côlon, en sus de ses propriétés cardio-vasculaires bien connues. Malgré un traitement très médiatisé de cette information médicale, le risque de saignement gastro-intestinal a mis à mal l’option tentante d’un petit peu d’acide acétylsalicylique en prévention primaire tous les jours à tout le monde.
Une étude parue dans « Heart » revient dessus et précise un peu mieux les choses chez les femmes.
D’après le suivi sur 15 ans des 28 000 femmes en bonne santé et âgées en moyenne de 55 ans à l’inclusion, il apparaît que les bénéfices sont plus évidents après l’âge de 65 ans. Auparavant, le gain cardio-vasculaire et anti-tumoral serait trop faible pour compenser le risque hémorragique digestif.
Le risque hémorragique modère le choix
Très relayée dans la grande presse, l’idée de prendre de façon généralisée un peu d’aspirine en prévention primaire a poussé plusieurs sociétés savantes à s’exprimer sur le sujet. L’American Cancer Society a mis en garde les populations contre une prise d’aspirine dans l’unique but d’empêcher un cancer. L’American Heart Association a rappelé la recommandation de réserver l’aspirine aux seuls sujets dits à « haut risque » d’événement cardiaque. Quant à l’autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), elle s’est positionnée récemment contre l’aspirine en prévention primaire des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des infarctus du myocarde (IDM).
Chez les moins de 65 ans, les chercheurs américains ont estimé qu’une femme sur 133 présente un saignement gastro-intestinal grave après 15 ans de traitement. De façon moins dramatique, 1 femme sur 29 a un ulcère gastrique ou un saignement digestif léger à modéré. Les choses se modifient nettement après 65 ans, puisqu’il faut traiter au long cours seulement 29 femmes pour éviter un accident cardio-vasculaire ou un cancer. Comme le souligne le Pr Nancy Cook, de la faculté de médecine de Harvard, l’un des auteurs : « Pour les femmes qui avancent en âge, il peut être utile d’envisager de prendre de l’aspirine. » Les auteurs insistent sur le fait que la décision finale de prescription repose sur les facteurs de risque personnels et de l’évaluation individuelle de la balance bénéfices/risques.
Heart, publié en ligne le 4 décembre 2014
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