Depuis les années 80, le recours répété à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’a cessé d’augmenter en France : 34,6 % des femmes ayant eu une IVG en 2007 en avaient déjà eu une précédemment contre 22,6 % en 1990 et l’augmentation semble particulièrement nette entre 1997 et 2007, notamment chez les jeunes. Pour les femmes âgées de moins de 20 ans, les taux sont de 13,1 % en 2007 contre 4,7 % dix ans plus tôt.
Cette augmentation est observée dans toutes les catégories de la population, mais la hausse est cependant plus marquée chez les femmes âgées de moins de 30 ans, chez celles qui déclarent vivre seules au moment de l’IVG et chez celles qui n’ont pas d’emploi, notamment les étudiantes.
Les auteurs qui publient leurs données dans la Revue d’épidémiologie et de santé publique ont réalisé une analyse à partir deux sources : d’une part, les bulletins statistiques d’IVG de 1990 à 2007 (remplis par les médecins lors de chaque acte d’IVG) et sur les données de l’enquête nationale sur le recours à l’IVG en France collectées par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation statistique (Drees) auprès d’un échantillon aléatoire de 7 067 femmes en France métropolitaine.
Des femmes plus jeunes pour la 1re IVG
« Le premier constat qui peut-être fait à partir de l’analyse des bulletins IVG est celui d’un rajeunissement de l’âge des femmes à l’IVG, qu’il s’agisse de la 1re IVG ou d’une nouvelle IVG », relatent les auteurs.
Depuis la fin des années 1980, l’âge moyen au moment de la 1reIVG a diminué d’un an et demi ; la baisse de l’âge moyen des femmes ayant une 2e ou une 3e IVG est plus récente, mais très nette entre 1997 et 2002. Les femmes dont c’est la 2eIVG sont en 2007 âgées en moyenne de 28,8 ans, et celles qui ont déjà eu plus de deux IVG, de 30,3 ans. Les résultats montrent également que le recours multiple à l’IVG concerne davantage les femmes qui n’ont pas de couverture médicale complémentaire et les femmes nées en Afrique subsaharienne.
Même sous pilule
Enfin, les femmes se présentant pour une IVG de rang 2 ou plus, déclarent plus que les autres avoir utilisé une méthode de contraception au moment où elles se sont trouvées enceintes (OR = 1,3). En particulier, elles rapportent plus souvent oublier fréquemment leur pilule : 49 % contre 34 % pour les femmes dont c’était la 1re IVG (OR = 1,9, p < 0,001). « En France, les logiques de prescription médicale ne s’assouplissent pas véritablement à l’occasion de ce moment particulier que représente l’IVG », commentent les auteurs « les médecins continuant à prescrire une pilule à des femmes ayant eu une IVG alors qu’elles utilisaient cette méthode au moment où elles se sont trouvées enceintes, tandis que l’utilisation du stérilet reste réservée à des femmes âgées et avec enfant ». Ces données ne tiennent pas compte des récentes recommandations à l’égard des pilules de dernière génération qui ont elles aussi probablement influencé le recours à l’IVG.
Najos N. et al : L’augmentation du recours répété à l’IVG en France : des enjeux contraceptifs au report de l’âge à la maternité. Rev Epidemiol Santé publique (2013) , http//dx.doi/10.1016/j.respe.2013.04.001
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