L'expertise commune de Santé publique France et de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) n'a pas permis d'identifier un facteur de risque commun aux cas groupés (clusters) d'agénésies transverses des membres supérieurs (ATMS), repérés dans le Morbihan (4 cas) et dans la Loire-Atlantique (2 cas), conclut-elle dans un rapport publié ce 21 mai. Et de recommander le renforcement du dispositif de surveillance de ces anomalies congénitales, afin de mieux appréhender les facteurs de risque.
Ces travaux du comité d'experts scientifiques (CES), mis en place début 2019 alors qu'une vingtaine de familles avaient fait éclater l'affaire des « bébés sans bras » , viennent compléter un précédent rapport rendu en juillet 2019. Celui-ci avait déjà infirmé l'existence d'un cluster, celui de l'Ain, sur les trois signalés entre 2010 et 2015 − les deux autres étant ceux de Loire-Atlantique et du Morbihan. Mais il n'avait en revanche pas confirmé l'existence du premier.
Confirmation du cluster de Loire-Atlantique
C'est chose faite dans ce nouveau rapport, qui met en évidence, sur la base d'analyses statistiques, l'existence de deux cas groupés pour des enfants atteints d'ATMS nés la même année dans la même commune. Néanmoins, les experts ne préconisent pas d'aller plus avant dans les investigations, « compte tenu des limites posées par la recherche d'éventuelles expositions survenues 12 ans auparavant et du faible nombre d'enfants inclus dans le cluster ». Compte tenu aussi de l'échec à identifier une exposition commune pour le cluster de Bretagne.
Pas de facteur de risque commun identifié en Bretagne
C'est là le deuxième apport (négatif) de ce rapport complémentaire : le comité d'experts scientifiques n'a pas identifié d'exposition à un facteur de risque commun à ces grossesses ou une surexposition à risque dans l’environnement de résidence des familles du cluster d’ATMS, à Guidel, dans le Morbihan. Ceci malgré l'analyse des questionnaires individuels remplis par les mères, des bases de données environnementales disponibles, et, pour sonder l’utilisation de produits phytosanitaires, des enquêtes menées par la DRAAF (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) de Bretagne auprès des exploitants des parcelles proches des résidences des victimes et des bases de données recensant les possibles essais en plein champ réalisés dans ce secteur.
Le CES ne recommande donc pas de mesure spécifique complémentaire de prévention et de gestion des risques environnementaux, tout en invitant à poursuivre les actions de prévention pour limiter l'exposition au tabac ou aux pesticides à usage domestique, « certains comportements à risque pendant la grossesse ayant pu être identifiés chez certaines des mères ».
Le CES confirme enfin la nécessité de renforcer le dispositif de surveillance des anomalies congénitales en France (via la création d'un septième registre, prévu pour 2021) et d’améliorer la connaissance de leurs facteurs de risque afin de mettre en place des actions de prévention ciblées, conformément à la feuille de route publiée le 16 juin 2020 par le ministère des Solidarités et de la Santé. Selon ce dernier, l'annonce de l'équipe responsable du 7e registre « aura lieu dans les prochaines semaines » tandis qu'un « comité d’appui au pilotage de la surveillance des anomalies congénitales sera mis en place prochainement ».
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