LE QUOTIDIEN : À la veille de l’examen du projet de loi dans l’Hémicycle, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
BERNADETTE LACLAIS : Je suis confiante sur le vote du texte. La réécriture de certains articles par le gouvernement à la suite des groupes de travail a fait évoluer le projet dans le bon sens.
Par exemple, les médecins jugeaient que la voie prise sur les soins ambulatoires et les équipes de premier recours dans le cadre du « service territorial de santé au public » (STSP) n’était pas la bonne. Aujourd’hui, le STSP a disparu au profit des communautés professionnelles territoriales de santé. Il ne devrait pas y avoir non plus de grandes difficultés sur le vote des articles relatifs à la santé mentale, la coordination des parcours de santé complexes, la permanence des soins ou encore le médecin traitant de l’enfant.
Et sur la généralisation du tiers payant ?
Malgré le travail de réécriture du gouvernement et de moi-même, nous n’échapperons pas à un intense débat. Tous les médecins ne sont pas contre ce dispositif. Certains rejettent l’idée par principe. Eux, personne ne pourra les convaincre de changer d’avis. Et puis, il y a tous ceux qui s’inquiètent des modalités d’application du tiers payant. Ils ne veulent pas entendre parler d’histoires de trésorerie avec les caisses primaires et les complémentaires santé. Ils veulent s’assurer immédiatement de la nature des droits de leurs patients au moment où ces derniers leur tendent leur carte Vitale. Cette inquiétude est normale et légitime.
En commission des affaires sociales, j’ai présenté des amendements de précision afin d’apporter de la sérénité et rassurer les médecins. C’est pour cette même raison que je vais déposer de nouveaux amendements avant le passage en séance publique.
Avez-vous identifié d’autres points majeurs de crispation ?
Sur le titre II, le débat pourrait resurgir sur les refus de soins [et l’instauration du testing], les modalités du service public hospitalier, la création des groupements hospitaliers de territoire et la place accordée à l’hôpital.
Mais je rappelle que les parlementaires ne travaillent pas à cette réforme du système de santé pour les médecins, mais pour l’ensemble des citoyens qui sont aussi des patients. L’appréciation de ces derniers sur ce texte est d’ailleurs nettement plus positive que celle des professionnels.
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