Selon le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), la France n’arrive qu’en 13e position au classement de 29 pays développés en fonction du bien-être global de leurs enfants. Les pays ont été classés selon la note moyenne obtenue dans cinq dimensions de la vie des enfants : bien être matériel, santé et sécurité, éducation, comportements et risques, logement et environnement.
Champion toute catégorie, les Pays-Bas arrivent dans les 5 premières places pour toutes les dimensions de ce classement. Et les enfants eux-mêmes sont de cet avis puisqu’ils arrivent aussi en tête de l’évaluation du bien-être subjectif avec 95 % des enfants qui déclarent un niveau de satisfaction élevé.
Tiercé gagnant : Pays-Bas, Finlande, Islande
Toujours dans le classement global, 4 pays nordiques (la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède) occupent les premières places juste derrière les Pays-Bas. À noter que États-Unis se classent 26e juste devant la Lituanie, la Lettonie et la Roumanie. La France est un peu dans le ventre mou de ce classement, entre la Slovénie et la République Tchèque.
Pour ce qui concerne la santé, le poids d’un bébé à la naissance est, d’après les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) « le facteur déterminant le plus important quant à ses chances de survie et de croissance en bonne santé ». La France est 14e avec une incidence du faible poids à la naissance supérieure à 6 %. Seulement 5 pays européens (Estonie, Finlande, Irlande, Islande et Suède) sont parvenus à faire passer l’incidence du faible poids à la naissance sous la barre des 5 % (Le taux dépasse 8 % aux États-Unis, en Grèce, en Hongrie et au Portugal).
La seconde composante choisie pour évaluer la santé des enfants est la disponibilité et l’efficacité des services de médecine préventive infantile mesurée par le biais de la couverture vaccinale. La France est là aussi en milieu de tableau (14e) mais plus surprenant, « trois des pays les plus riches de l’OCDE (Autriche, Canada et Danemark) sont les seuls dont les taux de vaccination tombent en dessous de 90 % ». Selon l’UNICEF, ces faibles résultats seraient liés aux rumeurs sur le vaccin ROR. En ce qui concerne les comportements et risques, la France est relativement bien classée (4e) pour le pourcentage d’enfant en surpoids mais en queue de classement pour la pratique d’une activité physique (seuls le Danemark et l’Italie font moins bien).
Alcool, tabac, cannabis
Sixième au classement pour la consommation d’alcool chez les jeunes (pourcentage de jeunes de 11, 13 et 15 ans ayant signalé avoir été ivres au moins deux fois), l’hexagone est au 18e rang pour la consommation de tabac et 26e sur 29 pour ce qui est du cannabis. La France fait partie avec le Canada, les États-Unis, l’Espagne, la République Tchèque et la Suisse des 6 pays où le taux de consommation est d’au moins 20 %. Plus de 30 % des jeunes Français ont déclaré avoir fait l’objet de brimades à l’école au moins une fois au cours des 2 derniers mois, pour une 20e place au classement des 29 pays les plus riches.
Si elle occupe la meilleure place dans le champ de la scolarisation des enfants de 4 à 6 ans, la France est globalement en recul au plan du « bien-être scolaire », souligne le rapport. Elle se classe en effet au 15e rang en matière de réussite scolaire à l’âge de 15 ans, une performance en constante baisse depuis le début des années 2000, et au 19e rang pour la scolarisation dans l’enseignement secondaire. La France fait partie des pays qui comptent le plus d’adolescents de 15 à 19 ans qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni sur le marché du travail.
Selon une enquête Ipsos Santé publiée à l’occasion de la tenue du 9e Forum Adolescence à Paris, une grande majorité des adolescents (71 %) se sentent bien à l’école et 69 % sont satisfaits de ce qui leur arrive malgré un contexte socio-économique difficile. Si 85 % des adolescents déclarent pouvoir parler facilement avec leurs parents, 47 % disent se sentir souvent sous pression et un quart mal dans leur peau. Le sentiment d’avoir beaucoup d’amis reste élevé (77 %) mais perd 4 points par rapport à l’enquête précédente de janvier 2012, tandis que 29 % des ados ressentent ces difficultés à aller vers les autres.
L’enquête montre aussi un regard des adultes moins pessimiste sur le moral des jeunes, notamment chez ceux qui sont en contact avec des adolescents, même s’il reste éloigné du vécu de ces derniers. Ainsi 62 % pensent que les ados sont souvent mal dans leur peau (ils étaient 74 % en janvier 2012) et 38 % seulement qu’ils se sentent bien à l’école (48 % de ceux en contact avec des ados ). Par ailleurs, pour seulement 32 % des adolescents et 15 % des adultes, la majorité civile est un marqueur de la fin de cette période de transition qu’est l’adolescence.
L’enquête Ipsos Santé/Fondation Pfizer a été réalisée du 23 octobre au 13 novembre 2012, auprès d’échantillons représentatifs de 800 adolescents âgés de 15 à 18 ans, de 800 adultes âges de 25 ans et plus, interrogés Online et de 200 seniors âgés de 60 ans et plus interrogés par téléphone.
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