Le bulletin épidémiologique « Eurosurveillance » a publié le bilan de surveillance 2002-2012 effectué par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) de la tularémie en France. Depuis 2002, la tularémie fait partie des maladies infectieuses à déclaration obligatoire, et depuis 2011, des dangers sanitaires de 2e catégorie.
La tularémie, une zoonose causée par le bacille Francisella tularensis et par la sous-espèce Francisella tularensis holarctica, est une maladie infectieuse qui se contracte par contact direct avec les animaux infectés. La surveillance vise à détecter précocement toute infection (isolée ou épidémique) et d’assurer l’épidémiologie de la maladie dans le cadre du plan national de préparation contre le bioterrorisme.
La surveillance est effectuée par l’analyse des souches et des échantillons biologiques de patients par le centre national de référence pour F. tularensis (CHU de Grenoble, France).
433 cas en France en 10 ans
En France, la manipulation, le dépouillement ou l’éviscération de lièvres, lors des activités de chasse, sont connus depuis des années comme étant une cause fréquente de contamination. Les piqûres de tiques, les activités professionnelles en lien avec l’exposition aux aérosols et les activités en plein air s’ajoutent aux facteurs de risque.
Tout médecin traitant et microbiologiste doit notifier tous cas de tularémie aux agences régionales de santé (ARS). Un cas est défini comme un patient présentant des symptômes évocateurs confirmés par une PCR, par l’isolement de Francisella tularensis ou par sérodiagnostic. Du 1er octobre 2002 au 31 décembre 2012, 433 cas de tularémie ont été identifiés en France. L’incidence en 2011 est de 0,07/100 000 habitants. Les départements du Poitou-Charentes et d’Alsace enregistrent les taux d’incidence les plus élevés, respectivement, 0,32/an/100 000 et 0,17/an/100 000.
La tularémie glandulaire est la plus répandue
Sur les 433 patients atteints de l’infection, 200 présentaient une tularémie glandulaire, 113 une tularémie ulcéroglandulaire, 45 une tularémie typhoïde et 42 pulmonaire. Les tularémies de l’oropharynx et oculoglandulaire ferment la marche avec 33 patients.
La source de contamination la plus probable a été étudiée pour chacun des cas : 179 patients ont manipulé un lièvre et 70 ont été piqués par une tique. Dans les autres cas, 103 personnes avaient des activités de loisirs en plein air et 28 avaient une profession à risques. Enfin, 34 patients ont probablement été contaminés suite à d’autres expositions et 19 ne répondaient à aucun facteur de risque.
Deux décès ont été enregistrés au cours des 10 années de surveillance en raison de maladies sous-jacentes graves, connues avant leurs infections par le bacille. Trois patients ont présenté des encéphalites avec des atteintes cérébrales graves ; le bacille a été découvert dans le LCR chez l’un des patients mais il présentait des conditions d’immunodépression avant l’infection.
Des efforts pour sensibiliser les médecins
À noter que les vagues de contamination ont été corrélées en hiver aux activités de chasse et au printemps à la forte présence de tiques. La faible incidence rapportée en France comparée aux pays voisins, suggère que le nombre de cas notifié d’environ 40 par an, est sous-estimé. « Certains médecins ne savent probablement pas que la maladie est à déclaration obligatoire en raison de sa rareté », expliquent les auteurs Alexandra Mailles et Véronique Vaillant.
« Des efforts doivent être faits pour sensibiliser les cliniciens sur la maladie et les outils de diagnostic disponibles (...). Les chasseurs sont invités à porter des gants pour protéger leur peau et les personnes exposées aux piqûres de tiques devraient être invitées à prendre des mesures de protection telles que le port des pantalons longs pour les activités de plein air », concluent-elles.
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