Dans le cadre de son plan d’action sur les contraceptifs oraux combinés (COC), l’ANSM présente une étude « en vie réelle », réalisée par la CNAM, qui montre un doublement du risque d’embolie pulmonaire pour les pilules de 3e et de 4e génération comparativement aux pilules plus anciennes. Par ailleurs, les ventes de ces dernières pilules continuent à baisser et, de ce fait, « le risque a diminué en vie réelle », indique le Pr Maraninchi (DG de l’ANSM).
L’étude de la CNAM sur le risque d’embolie pulmonaire, d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux chez les femmes sous COC porte sur une cohorte de 4,3 millions de femmes de 15 à 49 ans, qui sont celles qui ont eu au moins une prescription de COC remboursée entre le 1er juillet 2010 et le 31 décembre 2011. La moyenne d’âge est de 28 ans et 69 % d’entre elles ont pris une pilule 1G ou 2G. Les données ont été croisées avec celles des hospitalisations.
Les résultats montrent un doublement du risque d’embolie pulmonaire avec les COC 3G par rapport à celui des COC 1G ou 2G.
Le risque d’embolie pulmonaire est de 33 pour 100 000 personnes-années. Si toutes ne sont pas attribuables aux COC, le calcul ajusté montre une multiplication par 2 du risque chez les utilisatrices des pilules les plus récentes (3G versus 2G). Ce risque diminue de 25 % pour les dosages les plus faibles d’estrogènes (20 µg) par rapport aux plus forts (30/40 µg), quelles que soient les générations de COC.
Un critère composite
La CNAM a également travaillé sur un critère composite associant l’embolie pulmonaire, l’AVC ischémique et l’infarctus du myocarde. Après ajustements, le risque est augmenté de 50 % pour les pilules 3G par rapport aux pilules antérieures. Dans la classe des COC 2G, les plus faiblement dosés en estrogènes sont associés à des risques moindres d’embolie pulmonaire et d’infarctus du myocarde.
« Les progestatifs d’ancienne génération comme le lévonorgestrel (COC 2G), combinés à 20 µg d’éthinylestradiol, ont été associés à un moindre risque thromboembolique veineux et artériel », conclut le rapporteur (Pr Hubert Allemand). Cette pilule est commercialisée et remboursée en France depuis avril 2010.
Par ailleurs, l’évolution des prescriptions des COC en France sur les six derniers mois (décembre 2012 à mai 2013) indique que « le risque a diminué en vie réelle », avec une poursuite des tendances à la baisse des ventes des COC 3G et 4G (- 43 % entre mai 2011 et mai 2012), et une augmentation de la vente des COC 1G et 2G (+ 34 %). « La proportion des COC 1G et 2G est de 73 % actuellement, contre 52 % un an plus tôt. » La vente des COC 2G avec un taux d’éthinylestradiol de 20 µg a augmenté de plus de 90 % sur la période décembre 2012 à mai 2013, comparé à la même période de l’année précédente, a indiqué le Dr Mahmoud Zureik (pharmaco-épidémiologue à ANSM).
Les stérilets en cuivre
La vente des autres contraceptifs estroprogestatifs non oraux (les anneaux vaginaux) affiche une baisse de 11 %. Mais les autres dispositifs (implants, stérilets) augmentent de 25 %. On note une augmentation substantielle des DIU en cuivre (+ 43 %). « Les pratiques des prescripteurs vont largement dans le sens d’une minimisation des risques liés aux COC », relève le Dr Zureik. Le suivi des IVG ne montre pas d’évolution particulière. Les données sont intégrées au rapport qui sera remis aux instances européennes par l’ANSM. L’objectif est de restreindre les COC 3G et 4G à une utilisation en deuxième intention. Il est prévu que les AMM de ces catégories de pilules soient modifiées, précise Dominique Maraninchi. Les conclusions de l’arbitrage européen sont attendues à l’automne.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité