Bilan du 2e plan cancer : peut mieux faire

Publié le 23/08/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

La Direction générale de la santé (DGS) et l’Institut national du cancer (INCa) viennent de rendre public le bilan du deuxième plan cancer 2009-2013 remis au président de la République. Leur rapport final« sera complété par une évaluation du Haut Conseil santé publique (HCSP) », prévue en 2014 et qui alimentera le 3e plan cancer annoncé par François Hollande en décembre dernier.

Les recommandations du Pr Jean-Paul Vernant sont également attendues. Elles ont été élaborées à partir des auditions et contributions reçues sur le site créé à cette occasion (425 contributions ont été reçues entre le 20 janvier et le 22 mai). La remise aux deux ministres, de la Santé et de la Recherche, est prévue le 30 août prochain.

1,2 milliard d’euros mobilisés

Selon le bilan de la DGS et de l’INCa, 60 % des 118 actions du plan 2009-2013 ont été réalisées ou le seront d’ici à la fin de l’année. De même, « avec 1,2 milliard d’euros exécutés de 2009 à 2012, les moyens du plan ont été mobilisés à hauteur de 85 % des montants prévus sur la période », indiquent les deux institutions. Le bilan selon les différents axes du plan montre que 19 des 26 actions (73 %) prévues pour la recherche ont été finalisées et 7 sont en voie de l’être ; 7 des 13 mesures visant à mieux connaître la réalité des cancers en France ont été réalisées et 6 le sont partiellement ; 13 des 27 actions liées aux soins ont été menées à leur terme (48 %), 13 l'ont été  partiellement ; sur les 37 actions des mesures de l’axe Prévention-Dépistage, 21 ont été finalisées en juin 2013 (57 %), 16 sont partiellement réalisées, leur mise en œuvre devant se poursuivre au-delà de l’échéance du plan. En ce qui concerne la vie après le cancer, 12 des 16 actions prévues sont accomplies (75 %).

Parmi les principales avancées, le rapport souligne « le renforcement de la qualité et de la sécurité des soins sur l’ensemble du territoire ». L'organisation a été adaptée à la prise en charge des enfants, des patients âgés ainsi que des personnes atteintes de cancers rares.

L’accès à la médecine personnalisée et la participation aux essais cliniques ont également progressé (avec un nombre de patients inclus dans ces essais, passé de 21 745 en 2008 à 37 500 en 2012, soit une progression de 72 %). « Les programmes personnalisés de soins et de l’après-cancer ont été expérimentés, mais la coordination entre hôpitaux et médecins de ville notamment demande être renforcée », relève le rapport.

Tabac, dépistage et vaccination

Un des points noirs du bilan reste la prévention des facteurs de risque et le dépistage. « En dépit des mesures prises pour lutter contre le tabac, la consommation tabagique n’a pas reculé », insiste le rapport. Le tabac reste la première cause de décès lié au cancer et contribue aux inégalités – la consommation a progressé chez les femmes et parmi les chômeurs.

La vaccination pour la prévention du cancer du col de l’utérus a, quant à elle, diminué en 2012. La participation aux programmes de dépistage organisé du cancer du sein et du cancer colo-rectal n’a pas progressé, malgré l’information des populations cibles et la sensibilisation des professionnels. La participation au dépistage du cancer du sein était de 52,7 % en 2012 pour une cible de 65 % ; pour le cancer colo-rectal, la participation n’est que de 31,7 % en 2012 pour une cible de 60 %.

Le rapport précise aussi que la prise en compte du retentissement du cancer et des traitements sur la vie sociale et professionnelle reste à améliorer.

Le développement des équipements d’imagerie pour le diagnostic et la surveillance fait partie des points sur lesquels des progrès devront être réalisés. Seulement 33 appareils IRM supplémentaires ont été installés alors que l’objectif était d’en installer 88 et les délais d’attente doivent encore être réduits. Ils sont en moyenne de 23 jours dans le privé et de 33 jours dans le public.

Enfin, la DGS et l’INCa soulignent que les efforts doivent être poursuivis pour mieux comprendre les inégalités face au cancer et agir plus efficacement pour les réduire.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr