L’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) a pointé, jeudi, les risques d’exposition au Bisphénol A (BPA) découlant de l’usage du papier thermique, notamment pour les tickets de caisse. Cette substance est suspectée d’affecter le développement cérébral du foetus et des nouveau-nés. Il est également mis en cause dans la survenue des cancers dit hormono-dépendants, surtout du sein et de la prostate.
Dans un rapport préliminaire, l’EFSA souligne que le papier thermique constitue « la deuxième source la plus importante de BPA après l’alimentation, pouvant représenter jusqu’à 15 % de l’exposition totale dans certains groupes de population ».
Les experts soulignent que « des incertitudes quant à la source d’exposition du papier thermique ont toutefois été soulevées et des données supplémentaires doivent être recueillies, en particulier sur l’absorption cutanée du BPA et les habitudes de manipulation des tickets de caisse ».
Vers une interdiction des tickets thermiques ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) avait déjà pointé du doigt les risques liés au papier thermique dans un rapport rendu public au mois d’avril dernier. La ministre de l’Écologie de l’époque, Delphine Batho, avait alors annoncé qu’elle proposerait à la Commission européenne d’interdire le BPA dans ces supports d’impression.
Par mesure de précaution, la fabrication et la commercialisation des biberons contenant du bisphénol A sont interdites depuis janvier 2011 en Europe. Cette interdiction doit s’étendre à tous les contenants alimentaires à partir de juillet 2015 en France.
Exposition alimentaire en baisse
De manière générale, les nouvelles données recueillies par l’EFSA permettent toutefois d’établir que « l’exposition au BPA est plus basse que précédemment estimée ». Le rapport fait le point sur la révision en cours par l’EFSA de sa précédente évaluation sur le BPA, datant de 2006.
Pour les nourrissons (âgés de moins de 3 mois), « l’exposition alimentaire est estimée à un niveau 30 fois inférieur à celui précédemment évalué », et pour les adultes « l’évaluation de 2013 est à un niveau environ 11 fois inférieur » de celui de 2006.
« À titre de comparaison, ces estimations sont inférieures à 1 % de la dose journalière tolérable pour le BPA (0,05 milligramme/kg de poids corporel/jour) établie en 2006 », souligne l’EFSA. La nouvelle étude met par ailleurs en évidence qu’en matière alimentaire, « les viandes et produits carnés » figurent parmi « les contributeurs majeurs de l’exposition au BPA ».
L’EFSA ne dispose pas dans l’immédiat d’explication scientifique sur la présence de BPA dans les produits carnés, qui n’avait pas été spécifiquement identifiée dans sa précédente étude. La contamination de la viande lors du processus d’abattage et d’emballage ou via l’alimentation animale figure parmi les pistes actuellement étudiées par les scientifiques.
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