À l’occasion de la 5e édition de Juin vert, le mois de mobilisation contre le cancer du col de l’utérus, l’InVS publie dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire un numéro spécial consacré à la généralisation du dépistage organisé. Il y est fait état des résultats « encourageants » dans les 13 départements pilotes français, dont deux d’outremer, obtenus sur la période 2010-2012.
C’est sur ces chiffres que le président de la République a annoncé il y a quelques mois sa généralisation dans le cadre du Plan cancer 2014-2019
Un test « grandeur nature »
Un total de 1,33 million de femmes âgées de 25-65 ans n’ayant pas réalisé de frottis sur prescription individuelle au cours des trois dernières années a reçu une invitation à la faire.
Suite aux incitations et relances (envoyées dans les 9 à 12 mois suivant l’absence de dépistage), le gain de couverture a été estimé de 13,2 points, atteignant même 24 points dans le Cher, où la couverture est passée de 27,3 % à 51,3 %. Ce qui fait conclure à l’équipe de Nicolas Duport de l’Invs que le gain est en particulier « significatif » par « sollicitation des femmes peu ou pas dépistées ».
Frottis, test HPV ou... autres
Le bulletin fait état de plusieurs points à prendre en considération pour la mise en œuvre du plan. Alors que la France fait partie des pays précurseurs en Europe dans l’expérimentation du test HPV en dépistage primaire, près de 14 % des frottis normaux se sont révélés positifs pour un HPV à haut risque oncogène.
De plus, certaines données cytologiques pourraient peser dans les choix de stratégie : le génotype 18 contrairement au 16 (deux cibles des vaccins actuels) n’était pas très fréquemment isolé dans les frottis de haut grade (HSIL). Le HPV 16 a été détecté dans 54 % des cancers invasifs du col dont 5 adénocarcinomes (le HPV 18 dans aucun).
Si d’autres méthodes alternatives peuvent être envisagées à l’avenir, comme l’auto-prélèvement vaginal à domicile, le frottis reste pour l’instant la seule référence validée. Comme le montre une expérimentation dans le département des Ardennes sur l’acceptabilité du test HPV de la part de la population et des professionnels, « la mise en place d’une organisation du dépistage reposant sur un nouveau test s’avère difficile et ne pourra s’envisager que progressivement ».
BEH, n° 13-14-15, publié le 20 mai 2014. Pathologie cervico-utérine: dépistage et surveillance des lésions précancéreuses et cancéreuses
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