Alors que les réactions médicales ont fusé cette semaine pour commenter (en bien ou en mal) le protocole sur le secteur optionnel, le Dr Michel Chassang, président de la CSMF (un des deux syndicats ayant signé), s’inquiète du « silence suspect » du gouvernement. D’un côté, commente-t-il, le gouvernement « réclame depuis des mois aux partenaires conventionnels des mesures énergiques pour régler la question des dépassements », de l’autre c’est « silence radio quand ces mêmes partenaires respectent le cahier des charges ». Or, redoute le Dr Chassang, certains députés, y compris dans les rangs UMP, restent « en embuscade » pour « exécuter » le secteur II. D’où sa décision de demander audience à Nicolas Sarkozy. « Nous avons besoin de connaître la feuille de route pour la médecine libérale, explique-t-il agacé. Ce pays veut-il encore d’une médecine libérale et pour quoi faire ? ».
Jugeant que les opposants au protocole entretiennent une certaine « désinformation », le président de la CSMF s’est employé à expliquer pourquoi cet accord est, selon lui, « raisonnable » et « historique ». « C’est la première fois depuis la création du secteur II qu’on fait appel à un financement extérieur à l’assurance-maladie - les complémentaires - pour financer des honoraires médicaux », note-t-il.
À ceux qui condamnent le périmètre trop restreint de l’accord, il réaffirme que le secteur optionnel, réservé dans un premier temps aux spécialités de plateaux techniques, « a vocation à concerner tous les médecins, y compris les spécialités cliniques » (extension prévue dans trois ans si le bilan est positif). Il insiste aussi sur certains engagements précisés dans le texte et notamment la « revalorisation des spécialités cliniques, en particulier la médecine générale ». De même qu’il est inscrit la nécessité d’une « juste valorisation des actes opposables » impliquant le développement de la CCAM technique (nomenclature des actes techniques).
Mais surtout, le Dr Chassang se dit convaincu que le secteur optionnel sera bel et bien incitatif pour nombre de praticiens de secteur II, au regard de leur pratique en matière de dépassements. « Sur le plan comptable, au moins la moitié des praticiens de secteur II des spécialités visées [chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens] aura intérêt à basculer dans le secteur optionnel », affirme-t-il, rappelant que ce choix est « réversible ». Quelque 8 000 médecins sont concernés dont 800 praticiens « titrés » bloqués en secteur I.
De son côté, le conseil de l’UNCAM, où siègent les partenaires sociaux, a pris acte « avec satisfaction de cette avancée significative ». Mais dans son avis motivé, le conseil précise qu’il veillera à ce que les praticiens de secteur II ayant souhaité opter pour le secteur optionnel soient « très majoritaires » avant la mise en place effective de ce nouveau secteur.
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