Une augmentation modérée des maladies cardiovasculaires et de la mortalité par cancer du poumon a été observée chez les infirmières travaillant en rotation, selon une étude américaine à paraître dans la revue « American Journal of Preventive Medecine ».
Pour cette étude, les informations sur le travail posté des infirmières ont été collectées depuis 1988 chez 75 000 infirmières âgées de 30 à 55 ans. Chaque participante travaillait au moins trois fois par mois en horaire de nuit associé le reste du mois aux horaires de jour ou du soir. Les infirmières ont été suivies pendant 22 ans. Toutes les informations ont été répertoriées dans la base de données « Nurses’ Health Study (NHS) ».
« C’est l’une des plus grandes études de cohortes prospectives à travers le monde avec une forte proportion de travailleurs de nuit et une longue durée de suivi. Se concentrer sur une occupation simple (soins infirmiers) est plus efficace que sur différents métiers liés au travail posté », explique un des auteurs le Pr Eva S. Schernhammer, Harvard Medical School, Hôpital Brigham and Women à Boston.
Le risque cardiovasculaire 23 % plus élevé après 15 ans de rotation
Les résultats révèlent que la mortalité toutes causes est 11 % plus élevée chez les femmes travaillant en rotation depuis plus de 6 ans et plus de 15 ans. La mortalité des maladies cardiovasculaires semble être, respectivement, de 19 % et 23 % plus élevée pour ces groupes. A contrario, il n’y avait aucune association entre le travail de nuit et la mortalité par cancer, excepté pour le cancer du poumon. En effet, la mortalité du cancer du poumon est 25 % plus élevée chez les infirmières en travail posté depuis plus de 15 ans.
« En comparant ce travail avec les études précédentes, ces résultats permettront de tirer des conclusions pratiques pour les travailleurs de nuit, sur leur état de santé, la longévité des rotations et l’intensité du travail posté », a ajouté le Pr Eva S. Schernhammer.
Depuis 2007, l’OMS a classifié le travail posté de nuit comme « probablement » carcinogène mettant en cause la perturbation du cycle circadien.
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