Entre 1997 et 2016, le nombre d’interventions en chirurgie bariatrique a été multiplié par 21, passant de 2 800 à 59 300, indique un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Elle représente maintenant 4,3 % de l’activité de chirurgie digestive, contre 3,1 % en 2006.
La DREES précise que cette augmentation a été continue (sauf une baisse transitoire en 2002, au moment d’une enquête alertant sur le fait que de nombreux patients ne bénéficiaient pas de la totalité des soins avant et après l’opération).
Nette prédominance des femmes
La part des hommes parmi les patients opérés reste faible, quoiqu’en augmentation (de 13 % avant 2006 à 20 % en 2016). L’âge moyen des patients opérés est passé de 39,8 ans en 1998 à 41,6 ans en 2016. La grande majorité des patients sont âgés de 25 à 54 ans (76 % en 2016), mais la part des plus de 55 ans est passée de 9,3 % en 1997 à 16,2 % en 2016.
Les taux bruts d’hospitalisation pour chirurgie bariatrique sont eux passés de 0,8 à 13,8 pour 10 000 femmes et de 0,2 à 3,6 pour 10 000 hommes entre 1997 et 2016. Pour les femmes de 18 à 24 ans, ils ont ainsi été multipliés par 28 en 20 ans !
Les critères d’éligibilité des mineurs à cette chirurgie sont très stricts et moins de 1 500 d’entre eux ont été opérés en 20 ans – mais le taux de recours a cependant augmenté sur cette période. Une grande prudence est également recommandée pour les plus de 65 ans, mais la DREES observe cependant que le taux d’hospitalisation pour chirurgie bariatrique dans cette population a presque décuplé en 20 ans.
Davantage d’interventions que dans d’autres pays
La DREES mentionne aussi le fait que les taux de recours à la chirurgie sont plus élevés en France que dans plusieurs autres pays, y compris des pays où la prévalence de l’obésité est supérieure (comme les États-Unis).
Les auteurs du rapport soulignent que « l’interprétation de ces résultats est toutefois délicate. Le nombre élevé d’interventions en France pourrait témoigner de la meilleure accessibilité des patients à la chirurgie, grâce à une meilleure couverture financière des soins. Mais il pourrait aussi être le signe d’un suivi plus aléatoire des recommandations. »
Les sleeve en tête
Les sleeve gastrectomies sont en 2016 les interventions les plus pratiquées (à 58,5 %), devant les bypass (25 %) et les anneaux gastriques (moins de 4 %). Les interventions restantes sont des interventions d’adaptation ou d’ablation d’anneaux.
Les auteurs de ce rapport concluent en rappelant que « si la chirurgie bariatrique est un traitement efficace de l’obésité morbide, en entraînant une perte de poids de 20 % à 30 % la première année, cela ne doit pas faire oublier l’importance de la prévention de l’obésité, qui passe par des mesures de santé publique pour favoriser une alimentation saine et une activité physique régulière et faire ainsi diminuer le nombre de personnes en surpoids, obèses ou obèses morbides. »
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