L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) publie un avis sur les risques liés à la présence de p-synéphrine (contenue dans l’écorce d’orange amère) dans les compléments alimentaires alléguant une réduction de la masse grasse, ou d’ingrédients obtenus à partir de fruits de citrus (orange amère).
Cette auto-saisine de l’ANSES intervient après une quarantaine de signalements d’effets indésirables, susceptibles d’être liés à la consommation de tels produits depuis 2009, date de la création du dispositif de nutrivigilance. Parmi ces signalements, 18 ont été déclarés recevables, avec des imputabilités de vraisemblance variables (très vraisemblable pour un cas, vraisemblable pour 6, possibles pour 7). Ils révèlent une hyperphosphorémie, des cas d’hépatites, un syndrome anxieux aigu, des troubles digestifs, une insuffisance rénale aiguë, des cas de tachycardie et bradycardie... Le cas d’imputabilité très vraisemblable concerne une femme de 61 ans, sans antécédents, ayant consommé deux compléments alimentaires à visée amincissante pendant au moins 4 mois, qui souffre d’une hyperphosphorémie. L’absence de données bibliographiques ne permet pas de confirmer, ni d’infirmer le rôle de la p-synéphrine sur le métabolisme du phosphore, précise l’ANSES.
Limite de 20 mg/jour
La synéphrine n’est interdite par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) que dans les préparations à visée amaigrissante réalisées en pharmacie, parmi 3 plantes et 26 substances actives. Elle figure dans le programme de surveillance 2013 de l’Agence mondiale antidopage, tandis que l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) considère que des données sécuritaires additionnelles sont nécessaires pour des prises supérieures à 20 mg/jour de p-synéphrine.
En raison du manque de données de la littérature, le comité d’experts « nutrition humaine » estime impossible de fixer une dose maximale admissible de p-synéphrine dans les compléments alimentaires. Néanmoins, l’ANSES considère que la dose de 20 mg/jour (qui correspond à un apport naturel maximal dans une alimentation équilibrée) peut constituer un repère d’apport à ne pas dépasser, alors que certains compléments alimentaires peuvent apporter entre 1 et 72 mg de synéphrine par jour, sans compter le café. L’ANSES estime que ces compléments n’ont pas vocation à être disponibles pour le consommateur.
L’agence recommande encore de ne pas associer la p-synéphrine avec la caféine et en déconseille fortement la consommation par les populations à risque accru d’effets indésirables, les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les adolescents.
Elle constate que l’utilisation de mélanges comprenant de la p-synéphrine lors d’une activité physique peut modifier la tolérance tensionnelle à l’effort et augmenter le risque cardiovasculaire. Elle appelle à des données complémentaires sur le risque à long terme de l’utilisation de ces mélanges dans ce contexte et sur le risque cardiovasculaire à court et long termes de la p-synéphrine seule.
Enfin, l’ANSES rappelle ses principales recommandations sur les risques liés aux régimes à visée amaigrissante, qui peuvent avoir des conséquences osseuses, rénales, cardiaques, comportementales, et psychologiques, tout en se trouvant souvent à l’origine du cercle vicieux de la reprise de poids.
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