Les boissons sucrées « light » pourraient être particulièrement associées à une augmentation du risque de diabète de type 2, indiquent deux chercheurs de l’INSERM dans une étude publiée dans l’« American Journal of clinical Nutrition ». L’épidémiologiste Guy Fagherazzi et Françoise Clavel-Chapelon (directrice de recherche à l’Institut Gustave-Roussy) ont étudié les facteurs de risque de diabète auprès de 66 118 femmes françaises de la cohorte E3N suivies pendant 14 ans. Le point de départ de l’étude est un questionnaire alimentaire rempli par chacune d’entre elles en 1993. « Toutes celles qui ont déclaré un diabète dans les cinq années qui ont été suivies ont été exclues de l’étude ce qui nous a permis d’écarter toutes les femmes prédiabétiques », précise Guy Fagherazzi.
59 % pour 1,5 litre par semaine
Les résultats confortent tout d’abord ce qui était déjà connu, à savoir que les boissons sucrées sont associées à une forte augmentation du risque de diabète de type 2, d’obésité et de maladies cardio-vasculaires. Mais l’étude montre surtout que l’augmentation de risque de diabète de type 2 est plus élevée pour les boissons de type « light » que pour les boissons sucrées « non light » : à quantité consommée égale, le risque de développer un diabète est de 15 % supérieur pour une consommation de 0,5 litre/semaine et de 59 % pour 1,5 litre/semaine. Par ailleurs, « les boissons light sont consommées en plus grande quantité », explique l’épidémiologiste : les femmes consomment 2,8 verres par semaine de boissons allégées contre 1,6 verre pour les boissons sucrées. Seuls les jus de fruits 100 % pressés ne présentent pas d’association avec le risque de diabète.
Un résultat à confirmer
« Pour confirmer ce résultat, il est nécessaire de poursuivre des études biologiques », considère Guy Fagherazzi qui se refuse donc à faire des recommandations. « Ce n’est pas notre rôle », insiste-t-il en soulignant que les 66 188 femmes interrogées étaient adhérentes de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN), nées entre 1925 et 1950. Seulement 20 % d’entre elles avaient consommé des boissons « light », une proportion probablement très inférieure à ce qui pourrait être observé sur une population plus jeune. Les édulcorants intenses font l’objet d’interrogations depuis plusieurs années. Selon l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), ils ne présenteraient pas de risque avéré pour les femmes enceintes, mais l’agence doit poursuivre ses investigations dans l’ensemble de la population. L’autorité européenne de sécurité des aliments doit pour sa part rendre son avis final sur l’aspartame en mai prochain.
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