L’instauration de consultations de prévention aux « âges clés de la vie » (20-25 ans/40-45 ans/60-65 ans) a été définitivement entérinée le 2 décembre avec l’adoption par le Parlement du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023.
La mise en place d’un « bilan de santé complet et gratuit » à trois étapes de la vie figurait parmi les mesures phares du programme électoral d'Emmanuel Macron pour son second mandat. En septembre, le ministre de la Santé, François Braun, en précisait les premiers éléments de contenu dans une interview au « Journal du Dimanche ».
Proposés par l'Assurance-maladie, « avec des médecins et des professionnels de santé », ces consultations doivent porter, pour les plus jeunes, sur la vaccination, l'activité physique, les éventuelles addictions ou difficultés liées au début de la vie professionnelle, ainsi que sur la nécessité d’avoir un médecin traitant. En milieu de vie, le focus est prévu sur les risques de cancers (sein, côlon et prostate), l'activité physique et la santé mentale. À l'âge de la retraite, c’est la prévention de l’autonomie et le dépistage des cancers qui sont au programme. Un groupe de travail au sein du Collège de la médecine générale (CMG) planche sur les contenus médicaux de ces consultations.
Un avis du HCSP attendu
En octobre, à l’Assemblée, le projet initial, objet d’un large consensus, a été complété. Neuf amendements au texte ont été adoptés par la commission des affaires sociales. Ils visaient à inclure dans ces consultations de prévention le repérage des violences sexistes et sexuelles et à prendre en compte les « événements de santé spécifiques du corps féminin » (cancers gynécologiques, ménopause ou ostéoporose, notamment) ; à adapter les contenus pour les malades et anciens malades du cancer, avec « un bilan des besoins des patients en matière de soins de support » ; et à apporter une « attention particulière à la prévention en santé mentale ».
Le mois suivant au Sénat, la création de trois consultations a été adoptée sans ces amendements, une « liste à la Prévert » de propositions, ont estimé les sénateurs. Le ministre renvoyait, quant à lui, le détail du contenu des consultations à un avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Finalement, l’article 29 du PLFSS adopté par le Parlement garde la mention de certains contenus. Ces trois consultations devront bien être « le lieu de repérage des violences sexistes et sexuelles », indique le texte. Elles permettront de promouvoir la santé mentale et sexuelle et les « bons comportements » (activité physique et sportive, alimentation favorable à la santé), mais aussi de prévenir certains cancers et addictions, les risques liés à la situation de proche aidant, l’infertilité ou encore la perte d’autonomie. Le contenu détaillé de ces « rendez-vous de prévention » sera précisé par des textes réglementaires, après avis du HCSP.
En matière de prévention, le PLFSS prévoit également des mesures plus classiques en santé sexuelle (voir ci-contre) et l'indexation de la hausse du prix du tabac sur l'inflation.
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