Trois mois après avoir été infecté par le coronavirus MERS-CoV, le deuxième patient lillois est toujours hospitalisé mais son état de santé est en « légère amélioration ». Selon un porte-parole du CHRU de Lille interrogé par l’AFP, le malade « n’est plus porteur du coronavirus et n’est plus placé en quarantaine depuis deux semaines environ ». Et de préciser : « Il s’agit d’une légère amélioration de son état, qui reste toujours très grave. »
Le patient, un homme d’une cinquantaine d’années a été contaminé fin avril alors qu’il partageait à l’hôpital de Valenciennes (pendant 3 jours) la chambre du premier patient atteint en France, dont les symptômes étaient apparus au retour d’un voyage à Dubaï. Le premier malade est décédé le 28 mai, alors qu’il était hospitalisé en réanimation à Lille depuis le 9 mai. Les deux patients avaient été placés sous assistance extracorporelle. Une description clinique des deux cas français, les seuls identifiés à ce jour, a récemment été publiée dans « The Lancet ».
Nouvelles recommandations
L’observation par l’équipe lilloise d’une période d’incubation plus longue que prévue a notamment conduit le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) à réactualiser ses recommandations. Une période d’incubation plus longue nécessite une durée plus longue de la quarantaine nécessaire pour éviter l’infection chez les sujets contact. L’avis du HCSP précise en particulier : la durée d’incubation et de suivi épidémiologique qui passe de 10 à 14 jours ; la prise en compte du statut immunitaire et de la variabilité de la présentation clinique dans la qualification des cas ; la nature et les modalités de prélèvements et d’analyse lors de la prise en charge hospitalière.
« Au vu de la description des cas rapportés, la principale notion pour la qualification d’un cas possible est celle d’un voyage dans les 14 jours précédents dans les pays listés ou d’un contact avec un cas possible ou confirmé », indique l’avis.
En revanche, « l’atteinte respiratoire n’est pas spécifique, elle n’est pas systématiquement sévère et son évolution n’est pas systématiquement défavorable. En conséquence, en l’état actuel des connaissances, la qualification du cas ne peut se fonder ni exclusivement sur la présentation clinique, ni sur l’évolution clinique ».
Gestion des cas suspects
Concernant la gestion des cas suspects, le HCSP recommande que : « si un patient contacte le système de santé (un médecin, le centre 15), pour une symptomatologie pouvant évoquer une infection à MERS-CoV et avec une anamnèse compatible, il conviendra de ne pas l’orienter d’emblée vers les services d’urgence, mais d’organiser directement sa prise en charge ... afin d’éviter le contact avec d’autres patients, dans l’attente du classement du cas par l’ARS et l’InVS ».
De même « si un patient se rend directement dans un service d’urgence, avec une symptomatologie pouvant évoquer une infection à MERS-CoV et avec une anamnèse compatible, il devra être pris en charge d’emblée dans un box fermé... et devra y rester jusqu’à classement en « cas possible » par l’ARS et l’InVS, puis il sera transféré vers le secteur d’hospitalisation ciblé (hôpital et service ad hoc). Il conviendra de prévenir l’infectiologue, le microbiologiste et l’hygiéniste référents ».
Le Haut Conseil préconise qu’une réflexion soit menée dans chaque région pour organiser les circuits de prise en charge clinique et biologique en lien avec les infectiologues, les microbiologistes et les hygiénistes référents.
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