Dans un avis du 19 avril, publié ce 22 avril, le Conseil scientifique se penche sur les autotests antigéniques (ATAG) et leur place dans la stratégie de dépistage. Destinés aux personnes asymptomatiques, les autotests « peuvent devenir un atout pour la gestion l’épidémie », estime le Conseil scientifique, recommandant un déploiement prioritaire en milieu scolaire, en particulier dans les collèges et lycées, dès la réouverture fin avril/début mai.
Cette première étape a une vocation pédagogique sur le principe d’utilisation et l’impact attendu, avant un plein déploiement d’un dépistage par autotest en milieu scolaire pour la rentrée scolaire de septembre 2021. L’utilisation des ATAG comme outil de dépistage et de réduction du risque « ne peut être durable et donc efficace que si la déclinaison de l’utilisation des ATAG est organisée, progressive, sécurisée et intégrée », insiste le Conseil scientifique, jugeant que « cette politique de dépistage est à prévoir au moins pour le trimestre scolaire de l’automne 2021, en attendant d’avoir une possibilité de vacciner les enfants d’âge scolaire, si elle est mise en place ».
Augmenter la participation, la clé d'un dépistage efficace
L’objectif serait ainsi de parvenir à la mise en œuvre de dépistages itératifs dans les établissements scolaires pour limiter le nombre de cas. Selon des travaux de modélisation de Vittoria Colizza (Inserm) et Alain Barrat (CNRS), les dépistages réguliers sont efficaces pour réduire la taille de l'épidémie lorsque l’adhésion et la fréquence des tests augmentent. « Pour une adhésion élevée (75 %, comme les valeurs rapportées dans les écoles pour les échantillons de salive), des tests une fois par semaine suffiraient à réduire considérablement (autour de 50 %) le nombre de cas. Une adhésion totale (100 %) fournirait légèrement plus de contrôle », est-il souligné.
Mais, pour l’heure, si les tests salivaires ont permis d’augmenter la participation aux dépistages dans les écoles maternelles et primaires, l’adhésion reste moindre dans les collèges et les lycées, où des tests PCR par prélèvements nasopharyngés sont pratiqués. Bien utilisés, les ATAG « pourraient permettre de faire un suivi à la fois renforcé et systématique de la circulation virale dans les écoles lors de leur réouverture », juge le Conseil.
Y compris en maternelle et primaire si possible
Une approche différente selon l’âge (plus ou moins de 12 ans) est proposée. Pour les élèves de collèges et lycées, l’ATAG « est adapté et devra se déployer dans un premier temps avec un apprentissage sur site (une ou deux fois), puis la réalisation se fera à domicile sous le contrôle des parents », est-il noté. Dans la durée, l’efficacité du dispositif nécessitera « le développement d'une plateforme numérique sécurisée enregistrant les résultats des tests, ou tout autre mode de communication précisant la réalisation du test et son résultat », par exemple le carnet de correspondance.
Pour les enfants de maternelle ou de primaire, « soit l’ATAG est possible et devra se déployer avec l’aide des parents, si possible à domicile avant l’arrivée à l’école, soit en alternative, il sera maintenu les tests PCR sur prélèvement salivaire en lien avec un laboratoire de biologie, avec l’écueil du délai de réponse retardé par rapport aux ATAG », explique le Conseil scientifique.
De la même manière, le Conseil scientifique recommande l’utilisation des autotests pour le dépistage itératif dans les établissements médico-sociaux (hors structure Ehpad et EMS) auprès des personnels non vaccinés et intervenant au contact des personnes les plus fragiles qui ne sont pas elles-mêmes toutes vaccinées. Un usage dans le domaine non-professionnel (regroupements familiaux festifs, autres types de regroupement) ou professionnel (entreprises) est également envisagé.
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