La publication, vendredi dernier, des chiffres de la mortalité par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) fait apparaître une importante surmortalité en Seine-Saint-Denis, département le plus jeune, mais aussi le plus pauvre de France métropolitaine.
Dans ce département, le nombre de décès survenus dans la semaine du 21 au 27 mars, transmis par voie dématérialisée, est en augmentation de 63 % par rapport à la semaine précédente (du 14 au 20 mars). Dans les départements voisins, le Val-d’Oise et Paris, la hausse est significative, mais moindre, avec, respectivement, des hausses de 47 % et de 32 %, la moyenne régionale s’établissant à 34 %.
Si le détail de cet excédent de mortalité n’est pas encore connu, le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, soulignait, jeudi, le niveau « exceptionnel » de la mortalité enregistré en Seine-Saint-Denis, mais n’avançait, pour l’heure, aucune explication. Plusieurs hypothèses sont évoquées pour tenter de comprendre le phénomène.
Pour le Pr Frédéric Adnet, chef du SAMU 93, interrogé par l’AFP, « en Seine-Saint-Denis, il y a plus de morts car il y a plus de contaminés, tout simplement ». Dans ce département parmi les plus denses de l’Hexagone, « le virus circule beaucoup plus facilement qu'ailleurs », poursuit-il.
La précarité d’une partie de la population, la présence de bidonvilles et de campements de migrants sur ce territoire rendent plus complexes la maîtrise de la propagation du virus. « On sait que les maladies infectieuses touchent plus durement les plus précaires, car la transmission est plus facile, et qu'ils sont plus difficiles à suivre », rappelle le Pr Frédéric Adnet.
La Seine-Saint-Denis souffrirait également d’un « système de santé plus faible qui pèse dans l'accès aux soins », avec « moins de médecins et moins de lits de réanimation », selon le président PS du conseil départemental, Stéphane Troussel, cité par l’AFP.
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