Cri des étudiants : « Notre santé est donc plus taxée qu’un hamburger ! »

Publié le 03/06/2013
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Crédit photo : S TOUBON

À l’occasion des Assises de la santé des jeunes les 30 et 31 mai à Nantes, la Mutuelle des étudiants (LMDE), qui assure aujourd’hui la gestion du régime obligatoire de sécurité sociale pour plus de 920 000 étudiants et offre une couverture complémentaire à plus de 320 000 d’entre eux, a lancé un « appel pour la santé des jeunes » à l’adresse du gouvernement.

« Aujourd’hui, sur chaque cotisation de 100 euros, plus de 13 euros sont consacrés au paiement de taxes. Notre santé est donc plus taxée qu’un hamburger ! » Le sens de la formule interpellera sûrement les pouvoirs publics. C’est le but recherché. L’appel lancé par la Mutuelle des étudiants (LMDE) au deuxième jour de des assises pointe l’absence de politique de santé globale. « La dernière enquête nationale sur la santé des étudiants menée par la LMDE en 2011 montre que 34 % des étudiants renoncent à des soins et que 19 % d’entre eux ne sont couverts par aucune complémentaire santé, souligne Vanessa Favaro, présidente de LMDE. Cette situation est encore aggravée par la crise économique. Les mesures structurantes nécessaires pour garantir un accès à la santé de qualité aux jeunes se heurtent aux contraintes budgétaires et se font encore attendre. »

Chèque santé national

Le ton est alors plus tranchant et menaçant : « La jeunesse, priorité affichée du candidat Hollande en 2012, a largement contribué à son élection à la présidence de la République, observe l’étudiante. François Hollande doit désormais changer de cap politique afin de répondre à l’urgence sanitaire et sociale et ne pas voir l’impatience de la jeunesse se muer en colère ! »

Pour la LMDE, deux grandes réformes annoncées pour 2013 doivent concrétiser ce changement, même si, reconnaît-elle, plusieurs mesures positives ont été prises (contraception gratuite pour les 15-18 ans, fin des déremboursements de médicament, etc.). Selon la mutuelle, il faut une approche jeunesse dans la loi de santé publique prévue pour 2014 et notamment en matière de prévention. « Aujourd’hui, ce sont moins de 2 % des dépenses de santé qui y sont consacrées », note l’organisation. L’autre axe de réforme concerne la protection sociale, avec la généralisation du tiers payant et l’interdiction des dépassements d’honoraires pour les moins de 28 ans ; l’exonération de la taxe spéciale sur les contrats d’assurance, « qui a été maintenue par le nouveau gouvernement », pour les jeunes ; la mise en place d’un chèque santé national d’un montant de 200 euros pour tous les étudiants (qui a déjà été mis en place dans 12 régions) ; et la poursuite de la transformation des médecines préventives universitaires en centres de santé polyvalents, « pour atteindre l’objectif d’un centre de santé par ville universitaire », selon la LMDE.

« Nous refusons que notre génération soit reléguée aux marges de la protection sociale », prévient la LMDE. Et, de conclure son appel ainsi : « Nous revendiquons le progrès social pour qu’au-delà de 2017, notre génération vive mieux que la précédente. » Un réel défi qu’aura pu entendre Benoît Hamon, ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire et à la Consommation, qui a ouvert ses Assises.

OLIVIER QUARANTE

Source : lequotidiendumedecin.fr