QUATRE ANS après la publication d’une première série d’articles sur la santé mentale dans le monde et l’appel lancé en faveur des pays les plus pauvres, la revue « The Lancet » récidive. Six articles publiés en ligne font le point sur les quelques progrès accomplis depuis quatre ans et l’énorme défi qui reste à relever.
Par rapport à 2007, les inégalités d’accès aux soins et au traitement demeurent. Selon certaines données récentes, seulement 1 patient sur 50 souffrant de troubles mentaux et vivant dans un pays en développement a accès à un traitement alors que dans les pays riches, la proportion est de 1 sur 3, ce qui constitue déjà un problème en soi.
Les troubles neuropsychiatriques comptent pour une bonne part dans la morbidité et les causes d’invalidité dans le monde, les troubles dépressifs représentant avec 14 % une des premières cause d’invalidité. En regard de leur fréquence, les budgets alloués aux soins et à la recherche sont peu élevés.
Les enfants sont particulièrement touchés : de 10 à 20 % des enfants et adolescents dans le monde souffrent d’un trouble mental, la plupart (90 %) vivent dans un pays à faible ou moyen revenu. Seulement un tiers des pays dans le monde dispose de programmes spécifiques pour les enfants.
Pas assez de soignants.
Le déficit en personnel soignant constitue l’un des obstacles importants à l’accès aux soins dans les pays les plus pauvres. Selon l’Atlas 2011 de la santé mentale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les données couvrent 99 % de la population, il y aurait dans le monde 4,95 infirmières spécialisées pour 100 000 personnes, ce qui en fait le groupe le plus important devant les psychiatres (1,27 pour 100 000). Dans les pays riches, le nombre de psychiatres est 172 fois plus important que dans les pays pauvres (8,59 contre 0,05 pour 100 000, 22 en France) – c’est la catégorie qui a le plus progressé entre 2005 et 2011 alors que dans les pays pauvres leur nombre déclinait. Selon les estimations réalisées dans 58 pays, le besoin en personnels de santé mentale serait de 362 000 personnes (6 % de psychiatres, 54 % d’infirmières et 41 % de psychologues ou autres spécialistes de la prise en charge psychosociale), soit un manque de 239 052 personnes. Extrapolé aux 144 pays à bas et moyens revenus, le déficit en personnel de la santé mentale serait de 1,18 million.
› Dr L. A.
* La série du « Lancet » a été conçue en partenariat avec le Mouvement pour la santé mentale dans le monde, une coalition de professionnels, de représentants institutionnels et de la société civile créée en 2008 après l’appel de la revue médicale.
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