En 2013, 12 % des enfants en grande section de maternelle présentaient une surcharge pondérale et, parmi eux, 3,5 % étaient obèses. C’est ce que révèle une enquête nationale de santé scolaire menée entre 2012 et 2013 chez les élèves de 6 ans, publiée par la Direction de la recherche, des études et de l’évaluation et des statistiques (DREES), avec la collaboration du ministère de l’Éducation nationale et de l’Institut de veille sanitaire et sociale (InVS). Si les filles semblent davantage touchées, « cet écart, déjà observé lors de précédentes enquêtes, s’estompe avec l’âge », notent les auteurs, qui ajoutent qu’en 2013, « les prévalences de la surcharge pondérale et de l’obésité se maintiennent à un niveau comparable à celui de 2006 », mais que « depuis 1999-2000, année de la première enquête, la proportion d’enfants présentant une surcharge pondérale a reculé significativement, tandis que celle d’enfants obèses est relativement stable ».
Les enfants d’ouvriers 4 fois plus touchés que ceux des cadres
Mais ces taux ne correspondent qu’à une moyenne, et l’enquête montre du doigt de fortes disparités sociales dès ces petites classes. En effet, 15,6 % des enfants d’ouvriers étaient en surpoids en 2013 (5,8 % obèses) contre 7,2 % des enfants de cadres (et 1,3 % obèses). « Ces écarts se retrouvent selon le niveau de diplôme des parents : plus ce dernier augmente, plus les prévalences de la surcharge pondérale et de l’obésité diminuent », notent les auteurs.
De manière générale, les enfants de cadres ont de meilleurs indicateurs de santé. Les inégalités sociales sont par exemple frappantes dans le domaine de la santé bucco-dentaire, où 4 % des enfants de cadres présentaient au moins une dent cariée non soignée, contre 24 % des enfants d’ouvriers.
Des comportements de classe sociale
« Ces disparités s’expliquent, en partie, par des comportements fortement différenciés, car forgés au quotidien par le milieu social », explique la DREES. L’enquête montre que les cadres accordent plus de place à la prévention et aux habitudes de vie bénéfiques pour la santé de leurs enfants : si 60 % de leurs enfants se brossent les dents plusieurs fois par jour, ce n’est le cas que chez 47 % des enfants d’ouvriers. Les enfants de cadres consomment également moins de boissons sucrées, prennent plus souvent un petit déjeuner et passent moins de temps devant un écran.
Vaccination à la hausse
Une bonne nouvelle cependant, les couvertures vaccinales contre la rougeole et l’hépatite B progressent. La proportion d’enfants vaccinés contre la rougeole, la rubéole et les oreillons est passée de 44 % en 2005-2006 à 83 % en 2012-2013, pour la seconde dose. Bien qu’elle soit en augmentation, la couverture vaccinale contre l’hépatite B « reste insuffisante » jugent les auteurs, avec 51 % des enfants ayant reçu les trois doses recommandées (contre 38 % auparavant). En contraste avec les résultats précédents, les auteurs constatent que les enfants scolarisés dans une école relevant de l’éducation prioritaire ont été plus nombreux à avoir reçu les trois doses de vaccins. « L’hypothèse souvent avancée pour expliquer cet écart est un recours plus fréquent des familles les plus modestes aux services de protection maternelle et infantile, particulièrement impliqués dans la prévention vaccinale, et une moindre défiance à l’égard de la vaccination contre l’hépatite B », suggèrent les auteurs.
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