À la suite de la diffusion du nouveau calendrier vaccinal, le Haut Conseil de la santé publique publie des recommandations complémentaires pour les personnes atteintes d’une immunodépression congénitale ou acquise, ou aspléniques. Ces recommandations seront intégrées au calendrier vaccinal avec notamment comme objectif « d’améliorer la couverture vaccinale de ces populations à risque d’infections sévères, d’harmoniser les pratiques et in fine de diminuer la morbidité et la mortalité ».
Le Haut Conseil s’est autosaisi du sujet car la conduite des vaccinations n’était pas, dans ce contexte, « explicitement codifiée ». Les patients concernés présentent « certaines particularités qui justifient des recommandations spécifiques en fonction des situations cliniques pour l’enfant et pour l’adulte », souligne le HCSP. Une diminution de l’immunogénicité des vaccins peut, par exemple, justifier certains schémas vaccinaux particuliers ou encore un risque de maladie vaccinale en cas de vaccins vivants contre-indique le plus souvent ces vaccins chez l’immunodéprimé. De plus, un risque accru pour certaines infections justifie une recommandation de vaccinations spécifiques.
Des patients plus nombreux
Avec les progrès réalisés dans la prise en charge, « le nombre de ces patients s’est accru de façon importante au cours des dernières années, ce qui justifie l’élaboration de recommandations pour ces populations comme cela est déjà le cas dans d’autres pays (États-Unis, Suisse par exemple) », note encore le HCSP.
Pour élaborer ces recommandations, le groupe de travail du Comité technique des vaccinations (CTV) a associé des pédiatres et des médecins pour adultes. Le groupe s’est appuyé sur une revue bibliographique exhaustive des articles originaux publiés au cours de ces 10 dernières années et des articles de synthèse disponibles de même que sur les recommandations proposées par d’autres pays, par les sociétés savantes ou les groupes d’experts. Leurs propositions ont été soumises pour validation aux spécialistes en charge des patients. Le HCSP note que les données qui ont permis l’enregistrement de la plupart des vaccins disponibles (vivants ou inertes) ne concernent pas les personnes immunodéprimées ou aspléniques et qu’un « certain nombre de recommandations formulées peuvent concerner des vaccins ou des schémas vaccinaux dans une utilisation hors indications » telles que le précise l’AMM.
Vaccination de l’entourage et du personnel soignant
Les recommandations « ont pour but d’aider les cliniciens » et sont « susceptibles d’évoluer au cours des prochaines années en fonction de l’acquisition de nouvelles connaissances et de l’arrivée de nouveaux vaccins », précise le HCSP. Elles ne concernent pas les vaccins du voyageur.
Le rapport publié sur le site du Haut Conseil est divisé en plusieurs chapitres correspondant à chaque type de patients : personnes vivant avec le VIH, patients transplantés d’organe solide, patients greffés de cellules souches hématopoïétiques, patients traités par chimiothérapie pour une tumeur solide ou une hémopathie maligne, patients traités par immunosuppresseurs, biothérapie et/ou corticothérapie pour une maladie auto-immune ou inflammatoire chronique, patients aspléniques ou hypospléniques, patients atteints de déficits immunitaires héréditaires.
Enfin, un chapitre est consacré à la vaccination de l’entourage familial et des personnels de santé en contact avec les patients qui constitue « un élément majeur » de leur protection.
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