Ce mercredi, l’InVS indiquait que le seuil épidémique de la grippe était franchi. Un jour plus tard, le Centre hospitalier de Niort annonçait deux cas mortels de contamination H1N1. Faut-il pour autant s’alarmer ? Non, tranche Paul Lechuga, le directeur de santé publique de l’ARS de la région Poitou-Charentes. « La concomitance de ces deux situations donne l’impression que la situation épidémique est grave », déclare-t-il. Et d’ajouter : « La lecture qui en est faite est alarmiste. » Selon lui, il faut replacer les faits dans une autre perspective, celle de la hiérarchie des risques.
« Interprétations un peu rapides »
Les personnes décédées, âgées de 50-60 ans, étaient toutes deux atteintes de pathologies lourdes. L’une était immunodéprimée, la seconde atteinte d’une pathologie vasculaire (avec antécédent d’AVC). Dans le premier cas, la grippe a été considérée comme une infection nosocomiale, venue compliquer un état de santé très précaire. En réaction à cela, le CH de Niort a mis en place un certain nombre de mesures : mesures de protection pour les patients, information aux médecins traitants, précautions d’usage (désinfection des mains, port de masques) pour les personnels et les familles, traitement prophylactique du personnel par Tamiflu… Soit un ensemble de mesures que Paul Lechuga juge « proportionnées ». Ce qu’il critique, ce sont les « interprétations un peu rapides » faites à l’encontre de sa région. Même si le Poitou-Charentes a atteint la semaine dernière le seuil épidémique, l’évolution de la grippe est, selon lui, loin d’être la plus inquiétante. « Nous avons un taux de mortalité chez les cas graves de 8 %, justifie-t-il. Ce qui n’est pas très élevé. » Et conforme à la mortalité nationale.
« Renforcer la campagne de vaccination »
Si le directeur de santé publique de l’ARS du Poitou-Charentes se veut rassurant, il rappelle toutefois que la vaccination, notamment des plus fragiles, est indispensable. La campagne de vaccination a d’ailleurs été prolongée jusqu’au 28 février. « Nous allons profiter de sa prolongation pour inciter les personnes les plus exposées à se vacciner ». Un seul hic, les vaccins sont approvisionnées de manière inégale sur le territoire. L’ARS insiste aussi sur l’amélioration de la couverture vaccinale des professionnels de santé, en particulier ceux confrontés à des personnes fragiles. Au CHU de Niort, tous n’étaient pas vaccinés.
Le taux de micro/nanoplastiques dans l’athérome carotidien est associé à la sévérité des symptômes
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé