Démographie, fécondité, état de santé : une France en berne sous la loupe de l’INSEE

Publié le 20/11/2014
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Crédit photo : PHANIE

La dynamique nataliste de la France s’effrite-t-elle ? Le pays, avec en 2013, 66 millions de personnes (dont 63,9 millions en France et 1,9 million dans les départements d’Outre-mer), soit 280 000 personnes de plus qu’en 2012, connaît sa croissance la plus faible depuis 2000, observe l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), dans « France, portrait social ».

Le solde naturel, qui porte cette croissance (+ 240 000, tandis que le solde migratoire est de 40 000) est le plus bas depuis 2003 : alors que le nombre de décès s’est accru depuis 2 ans, le nombre de naissances recule légèrement.

78,7 ans d’espérance de vie pour l’homme, 85 ans pour la femme

En 2013, 810 000 bébés sont nés en France. L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) repasse sous la barre des 2 enfants par femme, qu’il avait franchie de 2008 à 2012, pour s’établir à 1,99. En cause : la diminution du nombre de femmes en âge de procréer et la stabilité, voire la légère baisse de leur fécondité.

L’âge moyen des mères à l’accouchement est de 30,1 ans, soit + 0,6 an en 10 ans, avec un âge moyen au premier enfant de 28 ans.

Quelque 572 000 personnes sont décédées en 2013, un chiffre en augmentation du fait de l’avancement en âge des baby-boomers. Mais les taux de mortalité baissent, avec 190 décès sur 1 000 personnes âgées de plus de 90 ans en 2012, contre 212 en 2002.

L’espérance de vie à la naissance augmente en 2013, à 78,7 ans pour un homme et 85 ans pour une femme née aujourd’hui. L’écart entre les sexes se réduit, de 8,2 ans en 1994 à 6,3 ans en 2013.

Au 1er janvier 2014, la France avait 18 % d’habitants âgés de plus de 65 ans, quand 9,1 % ont plus de 75 ans.

Des inégalités sociales de santé tenaces

En 2012, 68 % des personnes se déclarent en bonne ou très bonne santé, un chiffre stable depuis une décennie. L’espérance de vie en bonne santé à la naissance est de 62,7 ans pour les hommes, et 63,6 ans pour les femmes.

Mais les inégalités sociales persistent. En 3e, 22 % des élèves ayant au moins un parent ouvrier sont en surcharge pondérale contre 12 % des enfants avec un parent cadre. Et 42 % des premiers n’ont aucune carie, contre 66 % des seconds, qui sont plus souvent traités.

Chez les 40-59 ans, 11 % des ouvriers déclarent avoir des difficultés pour voir de près avec leur lunette, contre 3 % des cadres.

Les bénéficiaires de minima sociaux se déclarent plus souvent en mauvaise santé, ont plus souvent des problèmes de santé mentale et renoncent davantage aux soins pour des raisons financières que le reste de la population.

Et dans le monde...

Le fonds des Nations Unies pour les populations (UNFPA) publie de son côté un « état de la population mondiale en 2014 » qui attire notamment l’attention sur les 1,8 milliard de jeunes, une population qui n’a jamais été aussi vaste et devrait continuer à augmenter avant d’atteindre un plafond.

Le Fonds incite les pays à répondre à leurs besoins pour en faire un atout. Mais dans certaines régions en développement, ils sont 60 % à ne pas être scolarisés, 500 millions survivent avec moins de 2 dollars par jours (1,60 euros), ou encore, 39 000 mineures deviennent, chaque jour, des épouses enfants.

Coline Garré

Source : lequotidiendumedecin.fr