La ministre de la Santé a donné aujourd’hui le coup d’envoi d’octobre rose, le mois du cancer du sein. Dix ans la généralisation du programme de dépistage organisé (DO), le constat est sans appel : la participation stagne autour de 52 % de la population cible. À cela s’ajoutent les 10 % des femmes bénéficiant d’un dépistage individuel - mammographies à la demande du médecin ou à l’initiative des patientes.
Depuis 10 ans, 150 000 cancers du sein ont toutefois été détectés grâce au dépistage organisé (plus de 16 000 dans l’année soit environ un tiers des cancers du sein diagnostiqués en France, et 50 % des cancers diagnostiqués dans la population ciblée par le DO).
Inclure les femmes à niveau de risque élevé et très élevé
L’impact du programme sur la réduction de la mortalité est estimé entre 15 et 21 % - soit entre 100 et 300 décès par cancer du sein évités pour 100 000 femmes. Reste, comme l’a fait observer le Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer (INCa), 20 % des femmes ne sont pas concernées par le dépistage organisé et notamment les femmes à risque élevé (antécédent personnel ou familiaux) qui font l’objet d’un suivi spécifique (recommandation de la HAS de mai 2014) et les femmes à risque très élevé (porteuses d’une mutation génétique BRCA1 ou 2). « Leur suivi est hétérogène et dépend de la filière de soins dans laquelle elles sont prises en charge », a souligné le Pr Buzyn.
« Nous devons améliorer l’efficience du dépistage organisé », a déclaré la ministre. Cet objectif est d’ailleurs inscrit dans le Plan cancer 3 tout comme la personnalisation du dépistage ou la lutte contre les inégalités d’accès et de recours au dépistage.
Des pop-up sur les dossiers patients
La nouvelle campagne 2014, se veut un appel à la mobilisation. Elle s’adresse non seulement aux femmes de 50 à 74 ans ne présentant pas de facteur de risque particulier mais aussi et pour la première fois, aux femmes les plus à risque. « À travers le médecin traitant, chaque femme doit se voir proposer la modalité et de suivi la plus adaptée à son niveau de risque », a rappelé Marisol Touraine. Des documents et ressources sont disponibles à l’intention des médecins généralistes et des gynécologues sur le site de l’INCa (www.e-cancer.fr). Du 6 au 31 octobre, une fenêtre pop-up se déclenchera à l’ouverture des dossiers des patientes de 50 - 74 ans, invitant le médecin à dialoguer avec leur patiente sur le sujet du dépistage.
Le dispositif grand public (spots radio, affichette, brochure...) proposera aux femmes concernées une information complète sur le dépistage du cancer du sein, ses avantages et ses limites, et sur les modalités adaptées à leur situation. « Une information loyale », a insisté Marisol Touraine qui n’élude ni le sur-diagnostic (10 à 20 % des cancers détectés) ni le risque de cancer radio-induit (1 à 20 décès pour 1 000 femmes dépistées), ni la possibilité de survenue d’un cancer radio-induit (2 pour 1 000 femmes dépistées).
Mais la ministre de la Santé souhaite aller plus loin. « Notre politique de dépistage du cancer du sein doit évoluer pour répondre aux objectifs du Plan Cancer 3. Il s’agit, surtout, de mieux prendre en compte les besoins et les attentes des femmes », a-t-elle affirmé. Dans les prochains mois, et pour les 2 ans à venir, la ministre souhaite organiser, sur ce thème, « un débat scientifique et une concertation citoyenne ».
* Organisée par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et l’Institut national du cancer (INCa), en partenariat avec l’Assurance maladie (CNAMTS), la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI)
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