Le procès des parents de Marina Sabatier, décédée en août 2009 après 6 ans de maltraitance, a révélé la faillite des services sociaux, notamment ceux de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Les 6es Assises nationales de la protection de l’enfance, qui se tiennent ces 11 et 12 février au Mans, dans le département où s’est déroulé le drame, regardent le problème en face : « Savons-nous protéger nos enfants ? », s’interrogent le journal de l’Action sociale, l’Observatoire national de l’Action sociale décentralisée (ODAS) et le conseil général de la Sarthe, organisateurs de l’événement qui rassemble quelque 1 600 professionnels, magistrats, juristes, associatifs, et spécialistes des sciences humaines.
Si les chiffres de la maltraitance manquent, on estime à 10 % la proportion d’enfants maltraités dans les pays développés. En France, 2 % des moins de 18 ans seraient suivis par les services sociaux.
L’écoute des professionnels en défaut
Malgré une réforme en 2007, le dispositif national de protection de l’enfance est grippé. Une enquête* menée par le journal de l’Action sociale et la Fédération nationale des associations d’entraide des enfants accueillis en protection de l’enfance (ADEPAPE) dévoile ses faiblesses. Qu’ils aient été placés en famille d’accueil (pour 49 % d’entre eux), en institution (20 %), ou les deux (28 %), plus de la moitié (54 %) des anciens enfants portent un regard positif sur leur prise en charge. Mais ils sont 64 % à se plaindre du manque d’accompagnement à l’arrivée à l’âge de la majorité, 62 % à regretter les ruptures dans leurs parcours (changement de lieux de vie, de référents...) et 45 % à s’être sentis insuffisamment aidés dans la construction de leur avenir.
Quelque 60 % des anciens enfants ont aussi souffert du manque d’écoute et d’affection des professionnels rencontrés. Un tiers estime notamment que les membres de l’ASE n’ont pas été déterminants dans l’élaboration de leur projet de vie.
Cinq ateliers conduits par des spécialistes et un grand témoin étranger devraient permettre de revisiter les réponses apportées dans la protection des enfants ce mardi.
* Enquête réalisée auprès de 400 personnes membres de ADEPAPE en janvier 2013 par questionnaire en face à face (73 %) et par téléphone (27 %).
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