L’INSTITUT de veille sanitaire (InVS) publie pour la première fois les mesures de concentration biologique de plusieurs polluants de l’environnement dans la population française. Ces données, issues du volet environnement de l’Étude nationale nutrition santé (ENNS) réalisée en 2006-2007, ont essentiellement vocation à fournir un outil de référence pour comparer les niveaux français avec ceux observés à l’étranger, déterminer si des personnes ou certains groupes, en France, sont davantages exposées à certains polluants que la population générale et suivre l’exposition au cours du temps.
Les résultats apparaissent plutôt rassurants. Ainsi les niveaux d’exposition aux 11 métaux dosés sont globalement bas et similaires à ceux observés à l’étranger. La plombémie a fortement baissé (de l’ordre de 60 %) par rapport à l’étude réalisée chez les adultes en 1994, résultat des efforts de réduction des expositions au plomb des deux dernières décennies. Les niveaux de cadmium (utilisé pour protéger l’acier contre la corrosion, dans des alliages, piles et batteries) ne bougent pas et sont comparables à ceux d’autres pays d’Europe. Et si les concentrations de mercure dans les cheveux sont supérieures à celles des Allemands et des Américains, elles sont inférieures à celles des Espagnoles, les différences s’expliquant par les consommations plus ou moins importantes de poissons.
Danger, PCB.
Les niveaux des pesticides organochlorés (dont le DDT et le lindane, aujourd’hui interdits pour la plupart des usages) sont globalement faibles. Seule une substance provenant du paradichlorobenzène, utilisé encore récemment comme antimite ou désodorisant dans les toilettes est mesurée à des niveaux très supérieurs en France. Les niveaux de métabolites des pesticides organophosphorés se situent entre ceux des Allemands et des Américains. Pour les pesticides pyréthrinoïdes, qui sont largement utilisés (agriculture, horticulture, usage domestique...), et pour les PCB, les niveaux sont plus élevés que ceux observés aux États-Unis et en Allemagne. Les causes des écarts sont à élucider : apports alimentaires ou usages des produits ?
L’InVS lancera à la fin de 2012 une enquête de biosurveillance, incluant un volet chez les enfants, qui permettra de connaître les évolutions. Elle sera élargie à une centaine de substances, dont les perturbateurs endocriniens, contre 42 dans la première étude.
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