Une dizaine d'élus du Congrès américain ont consulté, lors d'une rencontre privée, une psychiatre de l'université Yale, le Pr Bandy Lee, co-auteur d'un livre intitulé « Le cas dangereux de Donald Trump » (« The Dangerous Case Of Donald Trump »).
Dans cet ouvrage, déjà best-seller depuis sa publication en novembre, 27 spécialistes de santé mentale, psychiatres et psychologues, analysant un certain nombre de symptômes présentés par le président américain comme son impulsivité, ont jugé qu'il était de leur devoir de sortir de leurs réserves - l'Association psychiatrique américaine appelle ses membres à s'abstenir « de donner un avis professionnel sur l'état mental d'une personne qu'ils n'ont pas évaluée personnellement » - et d'alerter l'opinion publique.
« Les élus disaient qu'ils sont inquiets du danger posé par le président, le danger posé par son instabilité mentale pour le pays », a expliqué jeudi sur CNN le Pr Lee. Un sénateur républicain se serait joint, selon CNN et Politico, à ces élus, la plupart démocrates.
Une commission parlementaire spéciale
Ces interrogations sur la santé mentale de Donald Trump, apparues dès la campagne présidentielle qui a précédé son élection, semblent de plus en plus précises. À la Chambre des représentants, 57 démocrates - près de 30 % du groupe - ont cosigné une proposition de loi qui créerait une commission parlementaire spéciale sur « l'incapacité présidentielle », afin de « déterminer si le président est psychologiquement ou physiquement incapable d'assumer les fonctions ».
La Constitution américaine prévoit deux façons de remplacer un président. La première est la destitution, par un vote du Congrès (mise en accusation par la Chambre, et vote de condamnation par deux tiers du Sénat). La seconde est créée par le 25e amendement, ratifié en 1967, et qui permet au vice-président et à la moitié du cabinet (les ministres) de déclarer que le président est « dans l'incapacité d'exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge ». Le vice-président assume alors la fonction présidentielle. En cas de contestation par le président, il revient au Congrès, par un vote des deux tiers, de confirmer ce transfert des pouvoirs.
Deux procédures d'empeachment ont déjà été engagées contre des présidents aux États-Unis, la première contre Andrew Johnson (président de 1865 à 1869) et la seconde contre Bill Clinton (1993 à 2001). Aucune des deux n'a abouti. La démarche a été entreprise contre Nixon mais a été interrompue au moment de sa démission.
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