Une trentaine de personnalités ont dénoncé « l’atermoiement » des pouvoirs publics dans la mise à disposition du public du baclofène dans un appel rendu public mercredi. « Alors qu’il existe un médicament susceptible d’aider une large proportion des patients alcoolo-dépendants, les pouvoirs publics font preuve d’atermoiements et freinent la mise à disposition de ce traitement pour tous ceux qui en auraient besoin », écrivent les signataires de l’appel qui demandent à l’agence du médicament (ANSM) d’autoriser une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) « dans les plus brefs délais » en attendant son autorisation de mise sur le marché (AMM). Une demande de RTU est actuellement en cours d’instruction à l’ANSM. Les signataires relèvent que plus de 100 personnes meurent prématurément chaque jour en France à cause de l’alcool, « un fléau social de grande ampleur qui touche non seulement les patients alcoolo-dépendants mais également leur entourage ».
Leur appel est lancé à la veille d’un colloque organisé le 3 juin à l’Université Paris Descartes sur la place du Baclofène aujourd’hui dans la lutte contre l’alcoolisme, sous le parrainage du Pr Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui assure la présidence du comité de pilotage.
Parmi les autres signataires de l’appel, figurent le Pr Jean-Louis Binet, secrétaire perpétuel honoraire de
l’Académie de médecine, le Pr François Chast, université Paris Descartes, ancien président de l’Académie nationale de pharmacie, le Pr Gérard Dubois, ancien président de l’Alliance Prévention Alcool, le Pr Thierry Poynard, chef du service d’hépatologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris) et le Pr Bernard Granger, psychiatrie et coordinateur de l’appel. Deux essais cliniques sont en cours sur le baclofène, l’essai Bacloville, autorisé en avril 2012 par l’ANSM, et l’étude Alpadir, initiée en milieu hospitalier en octobre dernier.
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