Les fêtes de fin d'année n'ont pas apaisé les tensions autour du CHU de Grenoble, théâtre de faits avérés ou supposés de maltraitance et de harcèlement au travail.
Après le suicide d'un jeune neurologue hospitalier, la médiatisation fin décembre de la situation de deux pédiatres de l'établissement en arrêt maladie pour « épuisement professionnel » et « harcèlement économique » avait obligé la ministre de la Santé Agnès Buzyn à s'expliquer devant les députés.
Si le secteur hospitalier dénonce, par de très nombreuses voix, la dégradation des conditions de travail des personnels et les faits de harcèlement sous toutes leurs formes, la situation grenobloise divise les hospitaliers.
La conférence nationale des présidents de conférence médicale d'établissement (PCME) des CHU exprime ainsi son « plein soutien » à l'ensemble du CHU grenoblois, mais « particulièrement à sa gouvernance qui doit affronter un climat difficile ».
« L’intensité et le rythme des réformes qui ont touché le système de santé et l’hôpital public ces dernières années, l’asphyxie financière progressive des établissements, et notamment des CHU au regard des multiples missions qui leur sont confiées, les contextes tendus de contrats de retour à l’équilibre financier (CREF) et de procédures de performance (COPERMO) ont des effets dévastateurs sur le rythme de travail des personnels, comme sur leur perception de la qualité de vie au travail », note la conférence.
Jugements hâtifs
La conférence nationale des directeurs généraux de CHU met en garde de son côté contre les « appréciations unilatérales ou les jugements hâtifs » face à des sujets « trop graves » pour y donner lieu. La gouvernance du CHU est engagée « sincèrement dans la résolution des difficultés internes et humaines que traversent certains services de cet établissement », jugent les directeurs.
Selon eux, les « qualités personnelles » et « l'attachement incontestable aux valeurs du service public hospitalier » de la directrice générale Jacqueline Hubert (coauteure d'un rapport fondateur sur les groupements hospitaliers de territoire, et qui s'est défendue dans la presse locale), du Pr Jean-Pierre Zarski, président de la CME, et du Pr Patrice Morand, doyen de la faculté de médecine, « ne peuvent être remis en cause à l’occasion de drames humains ou de tensions relationnelles dont les causes, évidemment multiples devront encore être analysées attentivement ».
Enfin, le Syndicat des managers publics de santé (SMPS) n'apprécie guère « l'effervescence médiatique » autour du CHU de Grenoble. Il estime que « la situation est suffisamment difficile et sensible pour être traitée avec gravité, objectivité et impartialité ». Le SMPS demande aux pouvoirs publics de « clarifier la situation en responsabilité ».
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