L’e-cigarette fait encore parler d’elle, cette fois-ci, une lettre publiée dans le « New England Journal Of Medicine (NEJM) » accable l’usage de la cigarette électronique. « Nous avons constaté que du formaldéhyde peut se former durant le processus de vaporisation », écrivent les auteurs, David H. Peyton et James F. Pankow de l’université de Portland aux États-Unis.
Sur le long terme, l’inhalation de 14 mg chaque jour à l’aide d’une cigarette à fort voltage (5 volts) de cette substance nocive pourrait multiplié par 5 à 15 fois le risque de cancer, estiment les chercheurs. Mais ces résultats ont été mal accueillis par la communauté scientifique. On parle de méthodologie limitée et de problèmes d’unité de mesure.
Limites méthodologiques
Pour obtenir ces résultats les chercheurs américains ont utilisé une machine « à inhaler la vapeur » de seconde génération. Ils ont effectué des tests pour comparer le taux de formaldéhyde aérosol formé à faible voltage, 3,3V et haut voltage, 5V, avec des « bouffées » d’une durée de 4 secondes. Ils ont constaté que le formaldéhyde ne se formait pas lorsque la tension était de 3,3 V. A contrario, lorsque la tension était de 5 V, le taux de formaldéhyde était plus important atteignant un taux plus élevé que dans les cigarettes classiques.
« L’étude est limite car les conditions d’expérience ne sont pas correctes et ne reflètent pas le comportement du vapoteur », argumente le Pr Jean-François Etter, professeur de santé publique à l’Université de Genève. « La machine ne convient pas, ils ont comparé les manières de prendre des bouffées. Si elle est trop longue, la mèche à l’intérieur de l’atomiseur n’approvisionne pas la résistance, le liquide ne chauffe pas et conduit au phénomène de dry-puff*, c’est-à-dire un goût de brûlé très désagréable. Le vapoteur le sait et il s’arrête », souligne le Pr Etter.
Tension excessive
« L’intensité de l’atomiseur est définie par le voltage et la résistance, or les auteurs ne précisent pas la valeur de cette résistance », explique le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue, tabacologue à la Salpêtrière. Si on applique un voltage élevé, la résistance doit être faible. « À 5V, la résistance idéale doit être autour de 2,5 ohms, si elle est inférieure à 2 ohms, l’intensité de l’atomiseur est égale à 25 Watts, c’est trop et ça brûle. En comparaison l’intensité d’une cigarette électronique est égale à 10 Watts », poursuit le Pr Dautzenberg. Le goût de brûlé provient de la formation d’acroléine, appartenant à la famille des aldéhydes, 3e classe de cancérigène retrouver dans le tabac.
Mais le formaldéhyde est classé entre les 30 et 40e substances cancérigènes dans le tabac. « Il faudrait avoir accès à l’étude, je n’arrive pas à comprendre, les conditions sont des mésuages et les conclusions des auteurs extrapolées », conclut le Pr Dautzenberg. Il n’existe pas encore de réglementations sur la cigarette électronique mais des normes suffisantes mises en place par la commission de l’association française de normalisation (Afnor) afin d’éviter des accidents comme l’explosion d’une e-cigarette.
*dry-puff : goût de brûlé causé par une arrivée insuffisante de liquide au niveau de la résistance, de sorte que le taux d’évaporation est plus élevé que l’arrivée de liquide
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